Genève
AbonnéLe Ministère public estime qu’il n’y a pas de place pour le doute. Le prévenu a bien étouffé sa femme dans un accès de colère et une peine de 14 ans de prison est requise pour punir ce moment de terreur pure. La défense plaide l’acquittement et dénonce un engrenage juridico-scientifique hallucinant

Crime ou pas crime? Pour la procureure Anne-Laure Huber, point de doute. Hans*, notable soleurois jugé à Genève depuis lundi, a bien tué son épouse en l’étouffant avec un coussin. «On est passé tout près du crime parfait», relève le Ministère public avant de dérouler un solide réquisitoire destiné à emporter la conviction du tribunal et exclure la thèse de la mort naturelle. «Elle a eu peur, elle a eu mal et elle s’est sentie mourir durant de longues minutes», décrit l’accusation en requérant une peine privative de liberté de 14 ans à l’encontre du septuagénaire. La défense, très en forme elle aussi, rétorquera en dénonçant «une accusation grotesque fondée sur des théories fumeuses».