L'Essentiel

  • Dans la course au Conseil d'Etat, Nathalie Fontanet arrive largement en tête, selon les premiers résultats. Les quatre candidats de la gauche figurent dans les sept premiers, Pierre Maudet est au sixième rang. Tous les résultats.
  • Les premières projections pour le Grand Conseil montrent une percée de la droite. Si le PLR perd six sièges, l'UDC et le MCG en gagnent respectivement 4 et 3, et Libertés et justice sociale, mené par Pierre Maudet, ferait son entrée avec 10 sièges. Les vert'libéraux et l'extrême gauche échoueraient à atteindre le quorum. Tous les résultats.

En graphiques: les résultats des élections cantonales genevoises

L’élection du Grand Conseil genevois comme le premier tour de l’élection au Conseil d’Etat ont réservé leur lot de surprises. Retrouvez tous les résultats de ces scrutins en cartes et en graphiques

Le mouvement de Pierre Maudet s’invite au Grand Conseil à la première tentative

C’est une des surprises du jour. Le mouvement Libertés et justice sociale fait son entrée au Grand Conseil genevois en raflant dix sièges, selon les résultats provisoires. Son grand gourou, Pierre Maudet, a réussi ce pari au-delà de toute espérance.

Personne ne donnait le quorum à cet OVNI incarné par son seul leader (lequel a tout de même été biffé 432 fois sur cette liste). Et pourtant. Neuf hommes et une femme, selon l’ordre des élus, vont siéger durant la prochaine législature, déjouant ainsi tous les pronostics.

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Notre cartographie des résultats par arrondissements et listes électorales:

La gauche réussit à placer ses quatre candidats à l’exécutif

Les deux candidates PLR obtiennent d’excellents résultats. Le quatuor rose-vert parvient à se classer parmi les sept premières places, tout comme Pierre Maudet, qui était la grande inconnue du scrutin. Les alliances pour le second tour seront déterminantes.

Notre article sur les enjeux de la formation du Conseil d’Etat à l’issue de ce premier tour.

La déception amère des Vert’libéraux genevois

A l’heure des résultats, la déception est grande dans le camp des Vert’libéraux. Après plusieurs tentatives infructueuses, le petit parti centriste qui rêvait de faire son entrée au Grand Conseil rate une nouvelle fois son pari. Avec 6,4% des voix, il s’en est pourtant fallu de peu pour qu’il ne parvienne à ses fins.

De même, les deux candidats au Conseil d’Etat Marc Wuarin et Marie-Claude Sawerschel ont peiné à décoller, rassemblant chacun quelque 15 000 voix. Face à ces résultats, le parti se retire du deuxième tour et décidera lundi de sa consigne de vote.

Lire sur ce sujet: Le pari raté des Vert’libéraux genevois

Céline Amaudruz n’exclut pas de se présenter au 2e tour du Conseil d’Etat, tout comme Yves Nidegger

Sur le plateau de Léman Bleu, la présidente de l’UDC genevoise a pris acte du retrait du candidat Michael Andersen de la course à l’Exécutif. A la question de savoir si son colistier Lionel Dugerdil, se maintiendrait pour le deuxième tour, Céline Amaudruz a affirmé que «rien n’était encore décidé».

«Nous devons encore avoir des discussions à l’interne. Mais il n’est pas exclu que nous nous portions candidats à l’Exécutif, Yves Nidegger ou moi-même», a-t-elle déclaré.

Un scénario «inattendu», relève le professeur Pascal Sciarini

L’ancrage davantage marqué à droite du Grand Conseil n’étonne pas le professeur de sciences politiques Pascal Sciarini. Ce qui est davantage une surprise selon lui, c’est la progression cumulée de l’UDC et du MCG. «On s’imaginait qu’un des deux partis souffrirait, mais les deux gagnent des voix. C’est le signe d’un vote de contestation.» Pour le professeur, la chute de la gauche radicale surprend aussi: «Les voix de la gauche radicale sont allées vers la droite dure ou se sont abstenues», selon Pascal Sciarini.

Cartographie: les résultats au Conseil d’Etat par arrondissement électoral

La surprise Anne Hiltpold

C’est la surprise du jour. La candidate du PLR Anne Hiltpold, actuellement conseillère administrative à Carouge, se place en troisième position dans la course au Conseil d'Etat juste derrière sa colistière Nathalie Fontanet et le socialiste Thierry Apothéloz. C’est la mieux placée de tous les nouveaux prétendants. Anne Hiltpold analyse sa performance et se projette déjà vers le deuxième tour qui aura lieu le 30 avril.

Lire aussi: Anne Hiltpold: «Le PLR est gagnant à travers moi et vice-versa»

Xavier Magnin: «C’est une déception, mais rien n’est exclu pour le second tour»

On peut dire qu’il fait figure de perdant du jour. Xavier Magnin, candidat du Centre, a largement décroché du peloton de tête et est arrivé en onzième position dans cette première étape de la course au Conseil d'Etat. Il a environ 3300 voix de retard sur sa colistière Delphine Bachmann et se positionne même après le candidat UDC Lionel Dugerdil, à 200 voix près.

Un résultat surprenant pour celui qui est maire et conseiller administratif de Plan-les-Ouates, membre du comité de l’Association des communes genevoises depuis 2015 et qui s’est aussi beaucoup investi dans les milieux sportifs du canton.

Lire son interview à chaud

Les Vert’libéraux échouent au pied du quorum

La candidate Vert’libérale au Conseil d’Etat Marie-Claude Sawerschel a souligné «un bel engagement et de belles propositions» qui ont entouré la campagne de son parti. «Nous sommes le parti qui a travaillé le plus en termes d’initiatives populaires avec des propositions concrètes. Nous avions la légitimité à atteindre le quorum», a-t-elle regretté sur le plateau de Léman Bleu.

Le score de Libertés et justice sociale: «Une forme de réhabilitation», selon Pierre Maudet

Grande surprise de ces élections: l’arrivée de la liste de Pierre Maudet au Grand Conseil, avec l’obtention de 10 sièges. «C’est un moment de satisfaction, malgré le constat d’une participation faible qui doit interpeller, a lancé l’ancien conseiller d’Etat interrogé par Léman Bleu. Rentrer avec 10 élus est un score exceptionnel», s’est félicité le candidat au Conseil d’Etat arrivé en 5e position. «C’est peut-être une forme de réhabilitation», a-t-il souligné.

«Notre liste porte un message de mouvement qui appelle à ne pas faire de calcul pour le deuxième tour. Certains partis s’accrochent à des sièges plutôt qu’à des idées, ce n’est pas notre cas.» Pour la suite de ces élections, Pierre Maudet souhaite «avoir des réponses sur nos projets de la part des autres partis», avant de présager toute alliance. Avec cette entrée au Grand Conseil, son mouvement pourrait bien faire pencher la balance lors de la recherche de majorité, au même titre que le MCG.

Mauro Poggia, président du Conseil d'Etat: «Il y a une légitimité que le MCG soit représenté au Conseil d'Etat»

Interviewé par Léman Bleu, le conseiller d’Etat MCG Mauro Poggia a salué le score de Philippe Morel (8e), prétendant du parti dans la course au Conseil d’Etat. «J’ai entendu beaucoup de vautours et de croque-morts qui voyaient le MCG disparaître, et nous nous sommes renforcés. Les Genevois sont conscients de la différence entre le discours et la réalité», a-t-il affirmé. Mauro Poggia a également plaidé pour une alliance du MCG avec l'UDC lors du second tour, le 30 avril, tout en laissant planer un petit suspense. Le ministre a dit qu'il ne se lancerait pas dans la course, mais «sous réserve des discussions des prochains jours».

Antonio Hodgers: «Je ne dois ni fanfaronner, ni déprimer»

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Le sortant Antonio Hodgers ne sort qu’en 4e position de ce premier tour. Interviewé par Léman Bleu, le Vert reste positif: «Il y a 5 ans, j’avais terminé à la même place, c’est une confirmation de mon résultat précédent. Je suis en milieu de classement, je ne dois ni fanfaronner, ni déprimer. Comme conseiller d’Etat j’ai fait le choix de l’action et non de la popularité».

Au-delà de son résultat personnel, le chef du Département du territoire est surtout satisfait que les deux socialistes et les deux Vert·e·s figurent parmi les sept premiers au gouvernement. «Nous avons une ligne claire, on ne revoit pas les alliances entre les deux tours. La situation est inédite avec un Grand conseil où seront présents trois partis de la droite populiste. Pour contrer cette situation, il faudra absolument avoir un gouvernement stable à majorité de gauche.»