Genève
Les premières conclusions de l’enquête administrative faisant suite à la manifestation sauvage de décembre sont sévères pour Christian Cudré-Mauroux. Ce dernier conteste le rapport et la sanction proposée par l’autorité

Le numéro deux de la police genevoise a failli à ses devoirs avant la manifestation sauvage du 19 décembre dernier en ne prêtant pas une attention suffisante aux renseignements en sa possession. Après les débordements, Christian Cudré-Mauroux a caché les éléments précis dont il avait disposé, entraînant ainsi sa cheffe et un conseiller d’Etat à présenter des rapports incomplets, voire mensongers, faisant état d’un manque d’informations.
Silence coupable
Les premières conclusions de l’enquête administrative, révélées jeudi sur le site internet de la Tribune de Genève, sont sévères pour ce responsable à la carrière aussi longue qu’exemplaire. Ancien commandant de la gendarmerie passé chef des opérations, ce grand spécialiste du maintien de l’ordre, avait été suspendu provisoirement de ses fonctions début février par le conseiller d’Etat Pierre Maudet après la découverte de l’étendue des renseignements dont il bénéficiait avant le défilé des casseurs et qu’il avait passé sous silence lors de l’enquête interne ayant suivi le saccage.
Conclusions contestées
Le rapport, rendu par l’ancien juge Louis Peila, a été transmis fin mars au Département de la sécurité et de l’économie ainsi qu’à trois membres de la commission de contrôle de gestion. Christian Cudré-Mauroux doit encore faire ses observations sur ces conclusions et sur la proposition de sanction émanant du département. Selon nos informations, c’est une révocation qui est envisagée. La mesure la plus sévère.
«La procédure administrative n’étant pas terminée, il ne sera fait aucun commentaire», soulignent les services de Pierre Maudet. De son côté, Me Eric Maugué, l’avocat du principal intéressé, précise que «ces conclusions sont contestées et que des explications circonstanciées seront apportées».