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Suicide assisté à Genève: l’affaire Pierre Beck à nouveau devant le Tribunal fédéral

Le Ministère public genevois recourt contre l’acquittement du médecin et ancien vice-président d’Exit Suisse romande, Pierre Beck. Le Tribunal fédéral devra se prononcer sur la prescription de dose létale de barbiturique à une personne en bonne santé

Pierre Beck, médecin et ancien vice-president d'Exit Suisse romande, arrive au palais de justice pour l'ouverture de son procès en appel, le jeudi 12 mars 2020 à Genève.  — © MARTIAL TREZZINI / KEYSTONE
Pierre Beck, médecin et ancien vice-president d'Exit Suisse romande, arrive au palais de justice pour l'ouverture de son procès en appel, le jeudi 12 mars 2020 à Genève. — © MARTIAL TREZZINI / KEYSTONE

Un médecin peut-il prescrire une dose létale de pentobarbital à une personne en bonne santé? C’est en substance la question sur laquelle le Tribunal fédéral devra se prononcer, après le recours déposé par le Ministère public genevois contre l’acquittement de l’ancien vice-président d’Exit Suisse romande Pierre Beck, révélé par la RTS. Ce médecin désormais à la retraite avait été condamné dans un premier temps par la justice genevoise pour infraction à la loi sur les produits thérapeutiques. Le médecin avait prescrit une dose létale de barbiturique – le pentobarbital – à une octogénaire en bonne santé afin de l’aider à mourir en avril 2017, en même temps que son époux gravement malade avec lequel elle avait conclu un «pacte de fidélité».

Lire à ce propos: A Genève, le médecin d’Exit coupable d’avoir repoussé les limites du suicide assisté

Pierre Beck, qui avait ainsi assisté l’octogénaire dans son souhait de mettre fin à ses jours, avait fait recours au Tribunal fédéral contre sa condamnation. La plus haute autorité judiciaire du pays lui avait donné partiellement gain de cause en annulant la décision cantonale, au motif que son comportement de médecin échappait à la législation en vigueur. Les juges de Mon-Repos avaient toutefois demandé dans le même temps à la justice genevoise d’examiner si Pierre Beck pouvait en revanche être condamné pour infraction à la loi sur les stupéfiants. Dans son arrêt du 6 février dernier, la Cour cantonale genevoise a estimé que non et a acquitté l’ancien vice-président d’Exit Suisse romande. C’est contre cette dernière décision que le Ministère public genevois fait désormais recours. La décision du Tribunal fédéral est attendue ces prochains mois.