Une société chinoise réclame 7 millions de francs au Grand Théâtre de Genève
La vente de l’Opéra des Nations s’est faite dans des conditions qui ne lui permettent pas d’exploiter cette structure en bois qui avait servi d’arène provisoire à l’institution lyrique genevoise, affirme son acheteur. Côté vendeur, on dément
L’Opéra des Nations avait permis au Grand Théâtre de Genève (GTG), trois saisons durant, de présenter des spectacles lyriques malgré les travaux de rénovation de son siège, à la place Neuve. Cette structure provisoire en bois deviendra-t-elle un boulet à 7 millions de francs pour l’institution culturelle? C’est la somme que réclame une société chinoise qui a déposé, à l’automne 2020, une plainte civile auprès de la justice genevoise en dommages et intérêts, a appris Le Temps. Wu Promotion affirme que l’arène en bois qu’elle a rachetée aux Genevois n’est plus en état d’être exploitée. Elle se trouve actuellement en Allemagne, en pièces détachées.
Zoom arrière. En 2012, la Comédie-Française, à Paris, se lance dans d’importants travaux. Ses productions trouvent refuge dans un théâtre en bois construit pour l’occasion. Trois ans plus tard, le GTG connaît la même situation. Une fondation privée financera le déménagement de la structure de Paris à Genève et son adaptation aux besoins de l’art lyrique pour 11,25 millions de francs. En février 2015, des travaux commencent sur une parcelle de la campagne Rigot. Ils dureront une année, pour une inauguration en février 2016. La salle de 1000 places, à l’acoustique exceptionnelle, ravira les amateurs de bel canto. Des voix se lèveront pour pérenniser la présence de l’Opéra des Nations dans le canton. En vain. C’est un acheteur chinois, actif dans l’organisation de spectacles entre l’Empire du Milieu et l’Europe, qui a remporté la mise, pour une somme tenue secrète. «L’offre chinoise a été la seule à avoir été articulée de manière précise et solide», dira à la Tribune de Genève Lorella Bertani, présidente du Conseil de fondation du Grand Théâtre. L’avocate avait alors rédigé le contrat de vente, avec son confrère Luc Argand, président du Cercle des amis du Grand Théâtre.