Les Grisons toujours en proie aux flammes

La situation reste préoccupante au sud-ouest des Grisons, en proie aux flammes depuis mardi. Jeudi matin, les pompiers poursuivaient leur combat contre deux feux de forêt à proximité des villages de Mesocco et Soazza. Sept hélicoptères Super Puma des Forces aériennes suisses sont déployés dans la zone. L’A13 est restée fermée dans la nuit de mercredi à jeudi pour prévenir le risque de chute de pierres. Le conseiller fédéral Guy Parmelin, chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports, est attendu jeudi à midi dans le val Mesolcina.

Pourquoi des incendies à Noël?

Comment expliquer le déclenchement d’incendies à Noël, au moment où l’on s’attend plutôt à voir tomber de la neige? Les météorologues évoquent une sécheresse persistante et un ensoleillement maximal.

Aucune précipitation n’a été enregistrée dans la région depuis le 25 novembre. «C’est très rare, on est proche des records, souligne Vincent Devantay, prévisionniste chez Meteonews. Dans le même temps, un foehn à 50-70 km/h souffle en rafales et les températures sont très douces pour la saison.» Il a fait 20 degrés à Noël au Tessin.

L’ensoleillement bat lui aussi des records sur les crêtes, ce qui contribue à adoucir l’atmosphère et à favoriser les départs de feux. «On s’en rend moins compte en plaine à cause du brouillard», précise l’expert. Selon des données de MétéoSuisse, la station de Crans-Montana a bénéficié de 185 heures de soleil depuis début décembre, contre seulement 43 à Genève.

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Une végétation vidée de sa sève, qui s’embrase

Sur un sol qui contient moins de réserves d’humidité, la végétation, vidée de sa sève, s’embrase plus facilement. Sans parler des reliefs escarpés qui compliquent encore davantage l’intervention des pompiers. Résultat: une situation à risque «comme au cœur de l’été». Au Tessin, dans les Grisons et dans une grande partie du Valais, le degré de danger d’incendie reste actuellement de 4/5 et aucune amélioration n’est prévue avant lundi. «Pour la région du Tessin, aucune précipitation n’est attendue avant une semaine.»

Peut-on imputer la configuration actuelle au réchauffement climatique? «Il est difficile de tirer des conclusions à court terme, déclare Vincent Devantay. A ce stade, il s’agit plutôt d’une anomalie anticyclonique due à la persistance de hautes pressions. L’année dernière, la Suisse a connu une sécheresse similaire en décembre, mais sur plus courte période.» L’expert reconnaît toutefois que les hivers sans neige ont tendance à se multiplier.