C’est une double peine, en quelque sorte. Une conjoncture défavorable aux médias en général. Et par-dessus, la guerre et ses enjeux en termes d’information. Deux de la poignée de médias russophones actifs en Suisse tirent la sonnette d’alarme. RSh («La Suisse russe», devenu «Tout sur la Suisse en russe»), qui édite un magazine papier depuis 2004, a fait part récemment de son inquiétude pour l’avenir dans la Neue Zürcher Zeitung (NZZ). Et à Genève, Nadia Sikorsky, qui dirige Nasha Gazeta («Notre journal») depuis 2007, cherche de l’aide pour permettre à son projet de survivre. La publicité, qui provenait notamment de l’industrie du luxe autrefois active sur le marché russe, est en berne. «Ces quinze dernières années, notre journal a contribué à bâtir des ponts très solides entre la Suisse et le monde russophone, résume la rédactrice en chef. C’est le moment de décider si la Suisse veut solidifier ces ponts ou les brûler.»