Guy Parmelin: «Il faut réformer par petites touches»
Social
Elu en 2003 au National, Guy Parmelin (UDC/VD) accède à sa première présidence de commission
Le Temps: Comment appréhendez-vous ce mandat?
Guy Parmelin: Je me réjouis, mais ce ne sera pas une sinécure. La CSSS-N est composée de spécialistes: Jacqueline Fehr, ou Toni Bortoluzzi. Il faut assurer. Mon rôle sera de faire avancer les dossiers. On a pris du retard avec la loi sur les produits thérapeutiques. C’est un gros morceau, avec le prix des médicaments et le règlement d’éventuels conflits d’intérêts entre médecins et pharmas. Plusieurs centaines de millions sont en jeu. J’espère que le dossier sera prêt pour la session spéciale de mai.
– Quelle sera votre marge de manœuvre?
– Comme président, il y a un devoir de réserve. Mais il y a aussi des avantages: vous tranchez en cas d’égalité, vous donnez des impulsions et vous pouvez prioriser certains dossiers. Si je le peux, j’aimerais accélérer le projet de Prévoyance 2020 qui vient d’être mis en consultation par le Conseil fédéral.
– Vous allez aussi vous saisir de l’initiative sur la caisse publique une fois le projet traité par les Etats, ce lundi. Cela devrait être rapide, selon la volonté de la majorité bourgeoise du parlement…
– Les positions sont claires. Les partis de droite sont convaincus qu’il faut continuer avec un système de concurrence. Il faut éviter de sauter dans l’inconnu avec un changement de système et un coût énorme de mise en œuvre. Il faut poursuivre la réforme de la LAMal. Chaque franc investi dans le système de santé doit être le plus efficace possible pour freiner l’augmentation des coûts induite par le progrès technologique et le vieillissement de la population. L’échec du projet de Managed Care devant le peuple a constitué une leçon. Une majorité du parlement pensait avoir trouvé la bonne solution. Nous étions dans notre tour d’ivoire. Cela montre qu’il faut réformer par petites touches. Les grandes réformes qui cumulent les oppositions n’ont aucune chance.
– Comment jugez-vous l’action du ministre de la Santé, Alain Berset?
– En imposant le contre-projet à la caisse unique, finalement retiré, il a montré que le Conseil fédéral était à gauche. Je n’ai toujours pas compris qu’il ait trouvé une majorité pour cela. Il a du talent, ou ce sont les autres qui lisent mal leurs dossiers…
– Vous siégez au National depuis dix ans. Briguerez-vous un nouveau mandat lors des fédérales de 2015?
– En principe, je serai à la disposition de mon parti, mais cela doit être discuté. Si je fais un nouveau mandat, je resterai dans la CSSS-N. J’aimerais bien aller au bout de la réforme des retraites.
– Et le Conseil d’Etat vaudois? Vous avez définitivement renoncé?
– J’ai tourné la page. Ma passion, c’est Berne.