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Hans Küng, au nom de la paix

Micheline Calmy-Rey fait l'éloge du théologien, primé.

Formée dans les collèges catholiques de Saint-Maurice, ancienne ministre de la ville de Calvin et ministre des Affaires étrangères d'un pays riche de sa diversité culturelle et religieuse, mais aussi dépositaire des Conventions de Genève, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey connaît par expérience l'importance des propos du théologien Hans Küng: «Il ne saurait y avoir de paix mondiale sans la paix entre les religions.»

A l'occasion de la remise du Prix Lew Kopelev pour la paix et les droits de l'homme, dimanche à Cologne, au théologien d'origine suisse et président de la fondation Ethos, la ministre helvétique, qui a prononcé le discours de laudatio, n'a pas manqué de relever l'actualité de l'œuvre de Hans Küng. «Que ce soit au Darfour, au Proche-Orient ou dans le nord de l'Ouganda, nulle part la signification pratique de la pensée de Hans Küng n'est plus évidente. Il a montré que la communauté occidentale, qui a codifié le système des valeurs internationales, ne peut pas simplement les imposer. Il s'agit au contraire de reconnaître ce qu'il y a d'universel dans toutes les cultures. Il y a des valeurs communes sur la base desquelles les hommes et les nations peuvent se rencontrer et élaborer un monde régi par le respect des différences et des religions.»

Rebelle jusqu'au bout, le professeur de théologie de l'Université de Tübingen, auquel l'Eglise catholique avait retiré le droit d'enseigner, n'a pas manqué de critiquer, dans son discours de remerciement, la politique de George Bush, comme un retour de la confrontation militaire, de l'agression et de la revanche, une politique de puissance plutôt qu'une politique fondée sur le respect des Conventions de Genève et des droits de l'homme.

Depuis 1993, Hans Küng s'occupe de sa fondation Ethos pour une éthique planétaire, qui cherche à renforcer, par des actions pratiques sur le terrain, la compréhension et la reconnaissance mutuelle des religions.

Le Prix Lew Kopelev, qui est attribué pour la sixième fois, a été fondé en hommage à l'écrivain dissident russe Lew Kopelev, qui a vécu à Cologne et qui s'était engagé toute sa vie pour le respect de la dignité humaine et contre la violence.