Poison pour le climat de travail et les femmes concernées, le harcèlement sexuel au sein des universités ne préoccupe pas seulement les associations de chercheurs et d’étudiants. Dans le canton de Vaud, des politiciens s’en mêlent à leur tour. «Quelle sanction et quel suivi la direction de l’Université de Lausanne (Unil) a-t-elle prononcé à l’encontre de l’auteur de harcèlement sexuel mis en cause par l’enquête du groupe Impact afin d’éviter de nouvelles victimes?» «Quelle structure dédiée et quelles mesures seront mises en place pour prévenir le harcèlement sexuel?» Posées mardi dernier au Grand Conseil par le député socialiste Jean Tschopp, ces questions devraient recevoir une réponse du Conseil d’Etat cette semaine. Le cas d’une doctorante de la Faculté de biologie et de médecine (FBM), dont Le Temps s’est récemment fait l’écho, a suscité une mobilisation au sein de l’université avant de prendre une dimension plus politique.

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Une enquête du groupe Impact, l’instance chargée de la gestion des conflits et du harcèlement au sein de l’État de Vaud, a reconnu le harcèlement sexuel, aggravé par la fonction et la position hiérarchique de l’auteur. Le rectorat a pris des sanctions, en particulier le déplacement du professeur concerné et la fermeture de son laboratoire. Mais la victime, comme l’Association du corps intermédiaire et des doctorants (Acidul), qui la défend, sont insatisfaits de la manière de communiquer les sanctions, du suivi de l'affaire et plus généralement du dispositif de prévention, ainsi que de prise en charge des cas de harcèlement.

Double débat

Préoccupations relayées puisque le député s'interroge notamment sur la manière de « s’assurer qu’il n’y ait pas d’autres victimes». Au delà du cas de la FBM, Jean Tschopp propose notamment que l’Unil s’inspire des recommandations du Bureau fédéral de l’égalité: celui-ci suggère un «mécanisme d’intervention immédiate dès les premiers indices et la désignation d’une personne de confiance.» 

En écho, ces questions seront discutées au parlement de l’alma mater ce jeudi. Plusieurs motions sur ces sujets ont en effet été déposée au Conseil de l’université, par les associations de chercheurs et d'étudiants.