Les Haut-Valaisans ne renoncent jamais
Valais
Le Haut-Valais a préféré le PDC Beat Rieder au PLR Pierre-Alain Grichting. Il a aussi apporté ses voix décisives au sortant Jean-René Fournier

Dans le Valais romand, Pierre-Alain Grichting est le mieux élu. Pourtant, il a perdu. Si le Haut-Valais représente le quart du corps électoral, il compense son déficit démographique par son assiduité face aux urnes. Ses électeurs ont voté massivement en faveur des démocrates chrétiens, choisissant à la fois le sénateur alémanique et le sénateur romand.
Le grand vainqueur du second tour, d’ailleurs, s’est longtemps vendu comme le défenseur de la minorité haut-valaisanne. Beat Rieder était presque inconnu dans le Valais romand jusqu’à ce qu’il propose d’inscrire dans la constitution cantonale un quota de députés alémaniques au parlement.
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En mars dernier, pourtant, les libéraux radicaux n’étaient pas peu fiers de présenter leur candidat. Né d’un père haut-valaisan, Pierre-Alain Grichting est une personnalité à la fois dans Bas et dans le Haut-Valais. Ce profil idéal lui a permis de récolter plus de 12 000 voix dans une région ou son parti n’a jamais vraiment existé, alors qu’il menait la première campagne de sa vie. Il n’en restera pas là.
Cela n’a pas suffi parce que sur les terres des conservateurs, on choisit surtout entre le PDC et l’UDC. Le 18 octobre, les Haut-valaisans s’étaient déjà mobilisés pour élire trois candidats alémaniques. Ils ont permis au démocrate du centre Franz Ruppen d’entrer au Conseil national, et au démocrate chrétien Roberto Schmidt d’y revenir. Au détriment du parti socialiste, en voie de disparition dans la partie alémanique du canton.
Majoritaires pendant 150 ans en Valais, les démocrates chrétiens ont toujours prêté une oreille attentive aux Haut-Valaisans. Ils en ont récolté les fruits. Oskar Freysinger l’a bien compris, lui qui s’acharne depuis des années à favoriser l’UDC du Haut au détriment de celle du Bas. En envoyant ses observateurs surveiller le décompte des voix dans les vallées de Conches ou du Lötschental, le PLR a choisi la confrontation avec les Haut-Valaisans. Il a sous-estimé leur combativité légendaire.