Justice
L’ex-employé de HSBC s’est exprimé ce mercredi à Divonne. Il annonce qu’il ne se présentera à nouveau pas à son procès, lundi, et assure qu’il avait contacté les autorités suisses avant de fournir des données au fisc français

Le procès de l’ex-informaticien de HSBC, qui doit s’ouvrir lundi devant le Tribunal pénal fédéral, «a peu de sens», explique Hervé Falciani. «C’est le procès d’une banque qui a payé pour ne pas être poursuivie», a lancé celui qui doit répondre, devant ses juges suisses, d’espionnage économique, soustraction de données et violation du secret bancaire et commercial.
L’homme, qui ne viendra pas et préfère rester en France d’où il n’est pas extradable, semble accepter ses propres contradictions. Car l’image du lanceur d’alerte qu’il revendique aujourd’hui est sérieusement abîmée par l’acte d’accusation du Ministère public fédéral, lequel montre que l’intéressé a d’abord cherché à vendre ses informations à une banque au Liban, avant de trouver preneur au sein du fisc français.
Lanceur d’alerte, «pas la vraie question»
Hervé Falciani ne s’en émeut pas. «Ma position sera opportuniste, je revendique le droit de l’être. Je l’ai été avec le Liban, je l’ai été dans d’autres occasions que vous ne suspectez pas encore. Je n’ai pas d’introspection envers moi-même.» La vraie question «n’est pas de savoir si je suis un vrai lanceur d’alerte», ni «quelles sont mes motivations». Le souci des journalistes de confirmer chaque information les amène parfois, à l’en croire, «à passer à côté de l’essentiel».
«Il y a bien pire que la Suisse», ajoute-t-il. «Si j’avais vécu la même expérience en France, j’aurais fait la même chose.» L’ex-informaticien se défend de vouloir «stigmatiser la Suisse».
«Gruger les enquêteurs suisses»
Selon lui, il aurait d’abord cherché à alerter les autorités helvétiques. Mais celles-ci ne pouvaient ou ne voulaient rien entreprendre en préservant l’anonymat du dénonciateur, affirme-t-il. Ainsi, il a décidé de «gruger les enquêteurs suisses» et de fournir aux autorités françaises de quoi ouvrir une enquête. «Je ne suis pas contre le secret, mais contre le secret absolu», dit-il encore.
Hervé Falciani continue à s’exprimer ce mercredi matin à l’occasion d’une conférence de presse au Casino de Divonne, marquant l’ouverture des 4es Assises du journalisme organisées à Genève sous le patronage, notamment, du Club suisse de la presse. Il présente un livre qu’il publie ces jours.
Journalists prepare for Falciani presser in Divonne France #HSBC pic.twitter.com/CP5zARxLWw
— Simon Bradley (@sibradley1) 28 Octobre 2015
L’informaticien franco-italien ne s’est pas présenté le 12 octobre devant le Tribunal pénal fédéral.
Lire aussi: Hervé Falciani ne viendra pas à son procès en Suisse