Identification obligatoire en ligne: le Parti pirate dépose son référendum
protection des données
Le Parti pirate a déposé jeudi son référendum contre la nouvelle loi visant à mieux protéger les mineurs des films et des jeux vidéo inappropriés. Il estime que l’identification obligatoire qu’elle contient viole la protection des données

La loi sur la protection des mineurs en matière de films et de jeux vidéo a été adoptée par le parlement fédéral à la dernière session d’automne. Elle veut mieux protéger les jeunes des films et des jeux vidéo qui pourraient porter atteinte à leur développement, en obligeant les cinémas et les commerçants à indiquer l’âge minimal requis et à le vérifier.
Des données "offertes sur un plateau d'argent"
Pour le Parti pirate, le parlement fait à nouveau preuve de manque de compétence en matière de politique numérique. «Il n’y a manifestement aucun homme politique ni aucun parti qui possède les compétences adéquates», a déclaré le président du parti Jorgo Ananiadis, cité dans un communiqué.
Selon le parti, cette loi est impossible à mettre en oeuvre et comporte de nombreuses lacunes. Surtout, elle est contraire à la protection des données. «Le parlement offre sur un plateau d’argent les données de nos cartes d’identité à de grands groupes américains comme Google et Facebook, ou à l’Etat chinois avec TikTok», selon Pascal Fouquet, directeur de campagne du référendum.
Submergé de signatures
La loi vise en effet aussi les services de streaming, comme Netflix, et les fournisseurs de plateformes de vidéos ou de jeux, à l’image de YouTube ou Switch. Lors des débats aux Chambres, il a été précisé que la loi ne s’appliquerait qu’aux activités économiques.
Des exceptions sont en effet prévues. Les échanges de films ou de jeux vidéo entre particuliers, les soirées cinéma dans un club de jeunes ou les événements dans les bibliothèques en seront exemptés.
Le parti qui a fait part ces derniers jours de sa difficulté à atteindre les 50’000 paraphes dit n’avoir pas eu le temps de les décompter. Mais «submergé de signatures» ces derniers jours, il estime avoir dépassé le seuil exigé.