Les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) devraient annoncer ce jeudi une réforme de leur système d’admission aux urgences, qui multiplierait les guichets d’entrée pour réduire le temps d’attente des patients.

Mardi soir, la Cour des comptes, organe genevois de contrôle de la gestion des deniers publics, avait critiqué dans un rapport la gestion des files d’attente au sein des HUG. Si le document n’épingle pas l’institution – qui a admis en 2012 presque 61 000 patients adultes dans son service d’urgence, en hausse de 4% par rapport à 2011 –, il met en lumière «l’absence de démarche globale et complète» des HUG à considérer «l’urgence» comme un sujet «à part entière».

Pour y remédier, la cour invite notamment l’établissement à proposer des alternatives à l’unique porte d’entrée de l’hôpital que sont les urgences, ou encore à tenir compte de la pathologie et de la concentration des cas traités selon l’horaire d’arrivée (week-end et nuit) pour mieux y faire face.

Reste que l’attente, elle, est jugée trop longue par 51% des ­patients et 57% du public, selon une étude d’image conduite par l’hôpital cantonal. Pour le seul mois d’octobre, le parcours d’un patient entre son enregistrement et sa sortie au sein de l’établissement genevois équivalait à courir deux fois un marathon: 6 heures et 2 minutes en moyenne. Soit beaucoup moins que le record établi en 2009 avec 7 heures et 39 minutes.

Berne et Vaud font mieux

En comparaison, même si la taille des établissements n’est pas similaire, la durée moyenne d’un «séjour» d’urgence dépasse à peine les trois heures pour l’Inselspital de Berne (35 000 patients en 2012, +20%), «moins de quatre heures» pour le Centre hospitalier universitaire vaudois (37 203 patients, +5,8%), selon des chiffres fournis par les deux établissements.

A Genève, un autre facteur explique la relative lenteur des admissions: beaucoup de patients viennent avec des pathologies ne nécessitant pas une prise en charge immédiate, ce qui embourbe le processus. En 2012, presque deux tiers d’entre eux ont atterri aux urgences des HUG en présentant un degré d’urgence de niveau 3 (devant être traité dans les deux heures) sur une échelle de 4.

Selon les résultats de la récente étude de l’Observatoire suisse de la santé, la proportion d’hospitalisations depuis un service d’urgence est restée stable entre 2007 et 2011 (respectivement 34% et 32%). Un résultat qui indiquerait que les cas nommés communément «fausses urgences» – représentant une proportion inconnue des urgences ambulatoires – n’ont pas augmenté.

Par opposition, le recours aux urgences des hôpitaux est toujours plus fréquent en Suisse, avec des cantons romands au-dessus de la moyenne nationale. En 2011, ces services ont effectué 4400 consultations par jour au total, soit 930 de plus qu’en 2007. Les personnes très âgées, de 86 ans et plus, sont celles qui se rendent le plus fréquemment aux urgences. Dans cette tranche d’âge, le taux de visites est de 480 pour 1000.