En considérant notre contexte démographique, la problématique de la prévoyance se complexifie toujours davantage. Comment conserver un niveau de vie confortable une fois l’âge de sa retraite atteint? Cette question, tout le monde se la pose. Outre les prestations de base prévues, il devient essentiel de tabler sur des apports supplémentaires. Une stratégie qui, parallèlement à l’AVS et aux cotisations du 2e pilier, peut constituer un précieux apport. Pour y voir plus clair, Felix Niederer, CEO de la société True Wealth, spécialisée dans la gestion de fortune automatisée, nous expose sa vision. Interview.

Le Temps: Globalement, quels sont les principaux défis en termes de prévoyance dans le contexte actuel?

Felix Niederer: La démographie, avec une population vieillissante, constitue un premier problème. Dans notre système, les prestations liées à l’AVS déclinent forcément, avec de moins en moins de jeunes pouvant participer à l’effort collectif visant à soutenir financièrement nos aînés. S’ajoutent à cela des taux d’intérêt très bas. Une somme qui dort sur un compte épargne ne rapporte donc rien. Enfin, mentionnons encore l’inflation qui, en augmentant de manière importante ces derniers temps, amplifie la problématique.

Quels conseils donneriez-vous pour compléter sa prévoyance?

Tabler sur une stratégie d’investissement incluant des actions est clairement une bonne idée sur le long terme. C’est d’ailleurs un fait avéré, en investissant en bourse avec un portefeuille diversifié pour une période de vingt ans ou plus, on obtient de meilleurs rendements qu’avec de l’épargne.

Dans l’optique d’une stratégie de prévoyance, la bourse ne constitue-t-elle pas un domaine d’investissement relativement risqué?

Il s’agit de veiller à deux éléments principaux. Comme on l’a dit, il faut constituer un portefeuille équilibré. Actions, obligations, matières premières et valeurs immobilières représentent les domaines robustes et sûrs dans lesquels nous investissons les fonds de nos clients. Ensuite, la durée est évidemment un aspect central. C’est pourquoi on préconise des stratégies d’investissement qui s’étalent sur vingt ans, voire plus.

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Concrètement, comment se passe l’«onboarding» chez True Wealth, et à partir de quelle somme investie peut-on bénéficier de votre expertise?

Nous avons mis au point une solution entièrement digitale pour faciliter et démocratiser l’accès aux prestations financières. En ligne, on peut ouvrir un compte en quelques clics. Nous travaillons par ailleurs en étroite collaboration avec deux banques de dépôt, BLKB ou Saxo Bank (Suisse) SA, au choix du client. Un questionnaire nous permet ensuite d’identifier sa tolérance aux risques, son revenu et son pouvoir d’achat. Tous ces paramètres sont alors intégrés dans l’outil digital de gestion que nous avons mis au point. L’ouverture d’un compte est accessible dès 8 500 francs.

Par rapport au trading classique, en quoi se distingue votre stratégie d’investissement?

Notre robot-conseiller veille à conserver l’équilibre défini et souhaité par le client entre actions, obligations, matières premières et valeurs immobilières de manière constante. C’est ce que l’on appelle le rééquilibrage du portefeuille. Quelles que soient les opérations boursières effectuées, cet équilibre est maintenu en continu. Des études montrent que ce rééquilibrage a un effet positif sur les rendements à long terme. Ensuite, nous suivons de manière passive les indices boursiers. Plusieurs études ont démontré que, sur le long terme, cette stratégie s’avère être la plus payante. Cela présente aussi l’avantage de maintenir les frais de courtage très bas et d’éviter des frais d’analystes qui, à la longue, se répercutent plus ou moins lourdement sur le capital des clients. De plus, les instruments d’investissement passifs (comme les ETF) sont diversifiés par nature, ce qui contribue à une réduction des risques du portefeuille.

Que dire du développement de True Wealth depuis son lancement en 2014?

La société, fondée par Felix Niederer et Oliver Herren, cofondateur de Digitec Galaxus, compte aujourd’hui plus de 750 millions de francs sous gestion pour un total de 12 000 clients. Notre plateforme Truewealth.ch est disponible en français, anglais et allemand avec un service d’appels et de suivi pour les clients disponible dans ces langues également. Nous sommes aussi très fiers de figurer parmi les entreprises les plus compétitives en termes de limitation des coûts au sein du ranking établi par le service comparatif indépendant Moneyland.ch (les frais de gestion annuels sont de 0,25-0,50% du capital investi auxquels il faut ajouter les coûts annuels des ETF de 0,1-0,2%). Cette maîtrise des charges, notamment rendue possible par l’automatisation et la digitalisation de l’ensemble de nos processus, nous permet de tabler sur des stratégies fiables et sages, sans chercher à trader à tout prix pour gonfler les frais d’opérations au détriment des clients.