Jacques Gasser quitte la tête de la psychiatrie vaudoise avec une conviction: «Les monstres n’existent pas»
Expertise pénale
AbonnéLa retraite va sonner pour celui qui a incarné et fait évoluer la psychiatrie légale bien au-delà des frontières cantonales. Ce spécialiste est intervenu comme expert dans des affaires retentissantes et a bataillé lors de procès mémorables. Interview

Une page se tourne. A la fin juillet, le professeur Jacques Gasser, expert bien connu des tribunaux romands, souvent mandaté pour sonder l’esprit et la dangerosité de criminels plus ou moins endurcis, voire très perturbés, prendra sa retraite après vingt-cinq années passées à professionnaliser l’approche de cette discipline très sollicitée, mais souvent chahutée. Depuis une décennie, ce spécialiste vaudois cumule les casquettes de directeur de l’Institut de psychiatrie légale (le flambeau passera à son fils spirituel, le professeur Philippe Delacrausaz) et de chef du Département de psychiatrie du CHUV (qui sera confié à une pédopsychiatre, la professeure Kerstin von Plessen). A la veille de remettre les clés et de quitter son bureau de Cery, il avoue un certain soulagement et une envie d’écriture. Car la passion reste intacte, comme en témoigne cet entretien.