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«J'aurais fait un bon conseiller fédéral»

L'avenir de Jean-François Roth: la RTSR et les voyages.

Le Temps: En 1999, vous avez été candidat au Conseil fédéral. Mais pas élu. En conservez-vous de l'amertume?

Jean-François Roth: J'ai toujours dit que je regrettais de ne pas avoir été élu, mais que la fonction de ministre jurassien me convenait très bien aussi. Je n'en ai jamais nourri d'amertume. En revanche, si j'avais été élu, je ne crois pas que j'aurais flotté dans l'habit de conseiller fédéral.

  • Elus en 1999, Ruth Metzler et Joseph Deiss sont déjà repartis, désillusionnés. Le parlement ne vous a-t-il pas «rendu service» en vous évitant le tourbillon du Conseil fédéral?

  • J'aimerais d'abord dire que l'aventure de ma candidature au Conseil fédéral n'a pas été qu'un échec. Voir qu'un Jurassien pouvait devenir conseiller fédéral a généré un autre regard des Confédérés sur le Jura. Je voulais vraiment exercer la fonction, car j'aime le pouvoir. Sans doute que, si on m'avait alors confié les Affaires étrangères, j'aurais subi le virage voulu par l'UDC et j'aurais dû me résoudre à discuter en bilatérale avec les pays européens.

  • La présidence de la RTSR qui vous a été confiée dès l'année prochaine, est-ce le moyen de faire, indirectement, de la politique fédérale?

  • Ce n'est pas innocent si ce président est un homme politique. C'est une interface entre un service public et les consommateurs, entre une activité financée en partie par de l'argent public et les défis d'un média moderne. C'est l'avocat d'un service public auprès du pouvoir fédéral. Ça m'ira très bien, j'ai beaucoup de goût pour le service public, qui mérite d'être constamment repensé et défendu.

  • Que ferez-vous de votre retraite?

  • Je quitte ce poste, qui sera le dernier mandat électif après vingt-huit ans de politique active, sans états d'âme. J'ai toujours été convaincu qu'il ne fallait pas s'incruster. J'envisage l'avenir avec sérénité, le changement est profitable. Je l'ai souhaité pour le Jura, je saurai me l'appliquer. En plus de la RTSR, je préside la Commission fédérale des loteries et paris. J'ai en point de mire deux autres mandats privés, hors du Jura. Je vais voyager. Une partie de ma vie sera ici, une autre ailleurs, sur les chemins du monde. J'ai toujours été un globe-trotter.