Jean-Claude Gayssot pour le retour des camions au Mont-Blanc
Le ministre des Transports annonce un processus de concertation très large sur l'avenir du tunnel.
Armelle Lacôte
Après les 97,23 % de «non» au retour des camions dans le tunnel du Mont-Blanc exprimés par les électeurs des communes de Chamonix, Les Houches et Servoz lors d'une consultation populaire officieuse organisée le 19 août dernier par les élus de ces trois communes – le Tribunal administratif de Grenoble avait déclaré le référendum illégal –, le dossier est revenu, avec la rentrée gouvernementale, sur le devant de la scène politique française. Il a même donné lieu à quelques envolées discordantes entre ministres de la majorité plurielle de gauche. Nouveau ministre de l'Environnement, Yves Cochet a marqué son désaccord sur la réouverture du tunnel aux poids lourds alors que son homologue des Transports, Jean-Claude Gayssot, la programmait «avant la fin de l'année, tout en étant conditionnée dès le départ au respect des règles de sécurité et à la protection de l'environnement».
Mais, deux jours avant le référendum local dans la vallée de Chamonix, le ministre des Transports avait surtout annoncé qu'il présiderait, le 1er octobre à Lyon, une table ronde sur la nouvelle politique de transport de marchandises dans les Alpes du Nord – thème forcément lié au développement du ferroutage et du fret ferroviaire – et les conditions de réouverture du tunnel du Mont-Blanc. Ce processus de discussion est d'emblée très large puisqu'y sont invités non seulement les élus de la région Rhône-Alpes et des deux départements savoyards, mais aussi les responsables d'associations de défense de l'environnement, des organismes socioprofessionnels et des confédérations syndicales de salariés. Pour préparer le débat, le préfet de la région Rhône-Alpes présentera le 18 septembre tous les éléments techniques du dossier aux participants. En outre, le processus de consultation a été renforcé au niveau local.
Jeudi, Jean-Claude Gayssot a ainsi précisé qu'avant la mi-octobre, quatre réunions publiques portant sur la réouverture du tunnel du Mont-Blanc auront lieu «au plus près des populations concernées», à l'initiative du préfet de la région Rhône-Alpes. Elles se tiendront en Haute-Savoie (à Annecy et Chamonix) mais aussi en Savoie (à Chambéry et Saint-Jean-de-Maurienne), ce département supportant à plein le «report» du trafic des poids lourds vers le tunnel du Fréjus depuis la fermeture du tunnel du Mont-Blanc.
Dans le même temps, il a confirmé que les commissions intergouvernementales franco-italiennes poursuivraient leur travail sur le développement du ferroutage dans les Alpes du Nord. Un premier comité de pilotage sur la mise en œuvre de navettes de ferroutage sur la ligne historique Modane-Turin, entre la Savoie et l'Italie, s'est tenu mercredi. Les premières navettes devraient être mises en service en 2002.