«Il n'est actuellement pas prévisible de dire si des progrès pourront encore être obtenus durant l'été». Commentant le référendum britannique au nom du Conseil fédéral, le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann n'est pas en mesure de dire si l'espoir du gouvernement de trouver une solution négociée avec l'UE pour mettre en œuvre l'initiative sur l'immigration pourra se réaliser.

«Le Conseil fédéral est toujours très déterminé à poursuivre les discussions en cours avec l'UE. L'UE avait signalé qu'elle était prête à intensifier les entretiens à l'issue de la votation sur le Brexit. Mais il est clair que la recherche d'une solution est devenue plus difficile avec la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union», déclare-t-il. Johann Schneider-Ammann a visiblement tenté de joindre ses interlocuteurs européens vendredi matin. «Mais il n'était pas possible d'obtenir quoi que ce soit à Bruxelles ce matin», ajoute-t-il sur le ton de la boutade. Les rendez-vous agendés au niveau des négociateurs sont en principe maintenus. Et «un contact est prévu avant l'été sur le plan politique», complète-t-il sans en dire davantage.

Des nouvelles voies bilatérales à construire

Le Conseil fédéral «prend acte» de la décision britannique, qui est «souveraine et doit être respectée», ajoute le président. Elle pose plusieurs défis à la Suisse. Celui de la voie bilatérale avec l'UE, d'une part. Celui, d'autre part, d'une voie bilatérale à construire avec le Royaume-Uni. «C'est un partenaire économique très important. Les relations économiques, comme les accords de libre-échange et de nombreux thèmes réglés jusqu'à présent par les accords bilatéraux, comme le transport aérien, la libre circulation des personnes, la coopération scientifique ou fiscale ou encore dans le domaine de la sécurité, devront trouver un nouveau cadre», énumère-t-il.

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Enfin, il s'inquiète pour l'insécurité économique que la décision britannique provoque sur le continent. «Vous avez vu les réactions des marchés», lâche-t-il. «Le Conseil fédéral suivra de près les effets sur le cours du franc suisse», ajoute-t-il en rappelant que d'éventuelles mesures relèvent de la politique monétaire de la BNS et non de la politique économique.

Il manifeste une certaine inquiétude pour les effets du Brexit sur l'emploi et sur l'investissement. Mais rappelle sa «recette»: «Des effets conjoncturels ne sont pas à exclure. Mais la recette, c'est un marché ouvert, un partenariat social solide, la formation, la recherche, l'innovation. La combinaison de ces éléments est capital pour notre indépendance économique et la sécurisation des emplois», commente-t-il.