Jean-Pierre Graber a bu la coupe jusqu’à la lie quand, en 2012, l’UDC bernoise a appris que le sortant Wandfluh était disposé à se retirer, à condition que sa place soit occupée par le président cantonal Werner Salzmann, deuxième des viennent-ensuite. Jean-Pierre Graber avait refusé le marchandage. Il aura alors dû attendre décembre 2014 pour qu’une place se libère.
Le retour à Berne de Jean-Pierre Graber sera de courte durée. Une petite année. Il ne sera pas candidat à sa succession. L’UDC bernoise désignera ses candidats le 19 janvier. C’est la fille de Jean-Pierre Graber, Anne-Caroline Graber, députée au Grand Conseil bernois, qui est candidate francophone à la candidature.
Le coup de force de Jean-Pierre Graber pour retourner à Berne risque de vexer une UDC bernoise plus disposée à offrir un quelconque privilège au Jura bernois. Cela s’est vérifié en 2011, mais aussi en 2014, puisque Manfred Bühler, candidat au gouvernement cantonal, avait mordu la poussière. La fille risque de subir, en octobre prochain, le même sort que le père en 2011, soit une non-élection. Elle ne devrait pas être cumulée sur la liste UDC bernoise. Comme en 2011, le Jura bernois devrait se retrouver sans voix fédérale.
En attendant, Jean-Pierre Graber estime qu’il est de son devoir de retourner à Berne. «Politiquement et historiquement, le siège que j’ai le droit de récupérer au Conseil national appartient tout autant, sinon davantage, au Jura bernois qu’à moi-même.» Ce d’autant que l’homme n’est pas resté inactif depuis 2011. Il fut coprésident du comité pour le maintien du Jura bernois dans le canton de Berne, avant la votation du 24 novembre 2013. Votation qu’il a largement emportée, puisque 72% des Jurassiens bernois ont opté pour le statu quo. Il préside désormais aux destinées du mouvement antiséparatiste Force démocratique.