Elisabeth Baume-Schneider, un air de Doris Leuthard au Conseil fédéral
La sénatrice jurassienne a une capacité qui fait défaut au gouvernement: parler à la population avec empathie. Son parti doit décider samedi prochain du ticket qu’il présentera le 7 décembre
Elisabeth Baume-Schneider arrivera-t-elle à projeter son canton dans un nouveau récit? Le Jura, répète-t-elle, ce n’est plus l’histoire du canton de la misère, qui ne tient que par l’argent de la péréquation financière. Cette image lasse les Jurassiens. Compter une première représentante au Conseil fédéral, serait-ce un moyen pour le Jura de changer de costume? La conseillère aux Etats en est convaincue, au point de se lancer dans la course à la succession de Simonetta Sommaruga.
L’ancienne ministre, réélue deux fois, invite à poser un regard plus précis sur son canton. Le Jura, fait-elle remarquer, est le seul canton qui a progressé dans la péréquation financière 2023, dont les chiffres sont sortis récemment. La semaine où nous lui avons parlé, elle a assisté à la remise d’un prix romand pour l’innovation. Deux entreprises jurassiennes en sont sorties vainqueurs. Dans les Franches-Montagnes, les villages agricoles côtoient l’horlogerie de pointe et l’industrie technologique. «Comme le Valais a réussi à le faire avec la venue de l’EPFL, nous devons sortir de ce cliché de dernier de la classe», convient-elle avant de harponner son interlocuteur: «J’incarne le canton avec fierté et responsabilité, mais une candidature au Conseil fédéral, ce n’est pas un concours de beauté entre cantons. Ma candidature reflète ma personne. Je suis une mère et une politicienne, pas la représentante d’un canton qui crie famine.»