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L'adhésion à l'Union européenne n'est pas une priorité pour les quatre ans à venir

Le Conseil fédéral se fixe douze objectifs principaux divisés en trois volets: l'ouverture au monde, la consolidation économique et la cohésion intérieure

L'établissement d'un programme de législature accompagné d'un plan financier quadriennal constitue un passage obligé pour le gouvernement. Il ne s'agit toutefois pas d'un acte contraignant, car rien n'empêche le parlement ou le peuple de s'en distancier. Lors de la précédente législature, un exemple a bien illustré ce risque: la réforme du gouvernement s'est enlisée parce que le peuple a boudé les secrétaires d'Etat dont le Conseil fédéral avait fait l'une de ses priorités.

Le programme de législature 1999-2003 présenté mercredi par le président de la Confédération Adolf Ogi, la chancelière fédérale Annemarie Huber-Hotz et le ministre des Finances Kaspar Villiger s'articule autour de trois priorités et de douze objectifs. Premier volet: la Suisse partenaire sur la scène internationale. Ce chapitre comprend l'adhésion à l'ONU, la mise en œuvre des accords bilatéraux, les opérations de promotion de la paix (notamment dans le cadre de l'OSCE) et l'OMC. Nulle mention, en revanche, de l'adhésion à l'UE, car elle n'est pas une priorité pour ces quatre prochaines années. Pas question, toutefois, de retirer la demande déposée en 1992, assure Adolf Ogi, qui répond ainsi indirectement à son propre parti.

Deuxième volet: la Suisse pôle économique et intellectuel. Ce chapitre insiste sur la nécessité d'offrir aux générations futures un bon système de formation et d'encouragement à l'innovation, des finances publiques saines, une politique des transports tracée dans l'optique du développement durable, les moyens de relever les défis de l'information moderne. Troisième volet: la Suisse patrie de tous ses habitants. Sous ce titre, il faut comprendre la sauvegarde des assurances sociales, les équilibres intérieurs, l'intégration facilitée des jeunes étrangers mais aussi une politique d'asile moins attrayante.

Contrepartie

Ce catalogue d'intentions est accompagné d'un volet financier qui lui servira de jalon. Celui-ci se présente de manière plutôt optimiste. Pour l'année en cours, le déficit budgétaire est de 1,8 milliard. Il sera aggravé par les dépenses supplémentaires nécessitées par Expo.02 et l'ouragan Lothar, mais, en contrepartie, les rentrées fiscales pourraient une nouvelle fois se révéler meilleures que prévu. Pour 2001, un déficit de 935 millions est envisagé, ce qui s'inscrit dans le cadre fixé par l'article constitutionnel sur le budget. L'équilibre financier est annoncé pour 2002 et le premier bénéfice sérieux – 1,7 milliard – est attendu pour 2003. Ces bonnes perspectives financières, prévient Kaspar Villiger, ne doivent cependant pas aiguiser de trop grands appétits. «A la fin des années 80, alors que la situation était bonne, on a mené une politique trop optimiste. Cela a engendré des déficits de 19 milliards pour les années 1991 à 1995 et de 12 milliards pour la législature 1995-1999. Nous devons en tirer les leçons aujourd'hui», avertit-il.