Par un hasard de calendrier, la Conférence ministérielle semestrielle de l’Association européenne de libre-échange (AELE) s’est déroulée lundi à Berne, sous la présidence de Johann Schneider-Ammann. Elle a réuni les ministres de l’économie des quatre pays membres, la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, ainsi que des délégations parlementaires de ces Etats. Un accord de libre-échange avec la Géorgie a été signé. Mais le Brexit s’est invité dans les discussions, a signalé le président de la Confédération en fin de journée.

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Il ne se prononce pas sur un éventuel retour de la Grande-Bretagne au sein de l’AELE. La conférence ministérielle n’a adopté aucune déclaration disant que les bras de l’organisation lui étaient ouverts si ce pays désirait à nouveau en faire partie. «L’AELE considère qu’elle n’a pas à faire d’offre à la Grande-Bretagne», résume Didier Berberat (PS/NE), membre de la délégation suisse. Il appartient aux autorités de Londres de manifester leur éventuel intérêt pour un retour dans l’AELE. Ce n’est pour l’instant qu’un scénario parmi d’autres.

Un départ qui a laissé des traces

La manière quelque peu brutale dont les Britanniques, qui en étaient un membre fondateur en 1960, en sont sortis en 1973 pour rejoindre l’UE semble avoir laissé des traces. La Norvège et l’Islande ne seraient pas très enthousiastes. Le comité parlementaire et les quatre ministres soulignent néanmoins la nécessité de soigner les relations commerciales avec le Royaume-Uni, qui est un partenaire important.

Les délégations ont pris connaissance d’une étude publiée par le laboratoire d’idées Foraus et déjà présentée dans ces colonnes (LT du 07.06.16). Cette étude a mis à l’épreuve, pour les démentir, trois affirmations faites par les «Brexiters». Elle démontre que la voie bilatérale choisie par la Suisse est si longue et complexe qu’elle n’offre pas un accès facile au marché européen. Elle souligne que les pays qui restent hors de l’UE ne participent pas à son architecture législative mais qu’ils doivent s’y adapter. Elle rappelle enfin que les pays non-membres contribuent au financement des agences et programmes européens.

La réunion de l’AELE a encore permis de recenser les accords de libre-échange qui devront être modifiés à la suite de la décision britannique. A l’heure actuelle, l’UE en a conclu 45 avec 58 pays. Ils devront tous être adaptés à la nouvelle donne.