Un accusé de marque est attendu ce lundi à Genève. Abba Abacha, l’un des dix enfants du défunt dictateur nigérian Sani Abacha, comparaît en jugement pour avoir participé au pillage organisé des caisses de l’Etat. Un complice, gérant de fortune, devait également être de la partie mais il ne sera pas présent car il a finalement accepté vendredi après-midi sa condamnation, précise son avocat Me Alec Reymond. C’est la toute première fois que cette monumentale affaire de détournement de fonds – on parle de plus de 2 milliards de francs déposés rien qu’en Suisse – donne lieu à un procès. La défense plaide l’acquittement et les débats s’annoncent vifs.

En fait, Abba Abacha, 41 ans se retrouve devant le Tribunal de police en raison de son opposition à une ordonnance de condamnation prononcée, sans doute dans un souci d’efficacité, par le juge d’instruction Yves Aeschlimann lui-même. Selon cette décision de 61 pages, que Le Temps s’est procurée, l’accusé a écopé en novembre dernier d’une peine privative de liberté de 360 jours avec sursis pour participation à une organisation criminelle. Le gérant de fortune, Gabriel K., 71 ans, a de son côté été condamné à une peine de 240 jours-amendes avec sursis. La même décision ordonne la confiscation de 350 millions de dollars déposés sur les comptes d’une dizaine de sociétés écrans au Luxembourg et aux Bahamas. Des frais de justice astronomiques sont également mis à charge des intéressés.

Retrouvez la totalité de cet article dans l’édition du Temps datée du samedi 8 mai