Harcèlement
AbonnéLa Montheysanne, qui a dénoncé publiquement au mois d'août les gestes déplacés de Yannick Buttet, a «payé le prix fort» en n'étant pas réélue au parlement de sa ville, dont elle était la présidente sortante. Aujourd'hui, elle se bat pour libérer la parole des victimes et envisage de créer une association pour leur venir en aide

Laude-Camille Chanton arbore un large sourire. Le photographe a beau lui demander, à plusieurs reprises de prendre un air plus neutre, ou plus grave, rien n’y fait. Il semble difficile pour la Valaisanne de 34 ans de s’en défaire. Ce sourire, qui ne la quitte pas, ressemble à une façade pour masquer une réalité bien plus sombre. Depuis le début du mois d’août et son témoignage, à visage découvert, concernant le harcèlement dont elle a été victime de la part de Yannick Buttet, la libérale-radicale traverse une période compliquée, qui la voit être en arrêt maladie.
Laude-Camille Chanton est la première femme, et pour l’heure la seule, à ne pas s’être réfugiée derrière l’anonymat pour dénoncer les agissements de l’élu démocrate-chrétien. La Montheysanne a pourtant hésité, sachant pertinemment que cela impliquerait de prendre des coups, mais aussi d’exposer son entourage. Les critiques ont été nombreuses et virulentes. Dans ce «tribunal public» que sont les réseaux sociaux, «où le jugement est facile», ou au travers de lettres et de mails anonymes.