Le nouveau bloc opératoire du CHUV inauguré ce jeudi. L’Hôtel de patients ouvert en novembre 2016 en surplomb de la cité hospitalière lausannoise. Le Centre médical universitaire (CMU) enfin achevé pour la dernière rentrée genevoise. Le nouveau bâtiment des lits des HUG opérationnel ce printemps. Sur les deux cités hospitalo-universitaires de Lausanne et de Genève, les chantiers ne cessent de s’ouvrir et de se terminer, les inaugurations se succèdent. Ces dernières années, de part et d’autre de la Versoix, les pouvoirs publics, épaulés par quelques partenaires privés, ont consenti des investissements de plus de 1,5 milliard de francs qui se transforment les uns après les autres en bâtiments hospitaliers, mais aussi destinés aux étudiants en médecine et aux chercheurs en sciences de la vie.

Pas des cathédrales

«Les constructions en cours ou récemment achevées font partie de l’évolution normale d’une cité hospitalière dont les bâtiments vieillissent et doivent être modernisés. Nos bâtiments ne sont pas des cathédrales, ils ont une durée de vie d’environ quarante ans, explique Arnaud Perrier, directeur médical des HUG. Ces constructions répondent également à l’augmentation phénoménale de l’activité médicale ces vingt dernières années. Celle-ci va se poursuivre ces vingt prochaines années en raison du vieillissement de la population, puisque l’on anticipe un doublement des personnes âgées de plus de 80 ans. Nous savons donc que les besoins en hébergement vont encore augmenter.» «Le tempo est similaire à Genève et à Lausanne car le CHUV et les HUG ont été construits à la même époque, il y a trente à quarante ans. Certains bâtiments sont devenus obsolètes, il faut les moderniser pour avoir un hôpital public digne de ce nom», ajoute Adrien Bron, directeur général de la santé, à Genève.


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Dans les deux cantons, les Conseils d’Etat suivis par les Grands Conseils n’ont pas rechigné à la dépense. A Genève, «ce domaine a été fortement priorisé durant la dernière décennie et c’est un choix collectif qui marque l’importance attachée à la santé, poursuit Adrien Bron. Face à l’énorme capacité d’investissement des cliniques privées, nous devons aussi être à niveau. Nous voulons offrir des infrastructures publiques qui ne soient pas désuètes.» Les projets phare que sont l’extension du CMU, l’un des plus importants chantiers du canton en termes financiers, le nouveau bâtiment des lits, celui des laboratoires, ainsi que l’extension de la Maternité et la rénovation de l’hôpital pédiatrique représentent des investissements de l’ordre de 763 millions de francs.

Orientations stratégiques

A Lausanne également, les constructions répondent aux besoins de modernisation des infrastructures et de place pour les patients, mais également à des orientations stratégiques validées par le Grand Conseil. Comme développer les sciences de la vie, ainsi que la recherche en oncologie et les thérapies contre le cancer, en particulier l’immunothérapie et la médecine personnalisée. «Il y a eu une volonté et une vision partagées entre le CHUV, l’Université et l’Etat de Vaud sur ces sujets. Mais faire de Lausanne un pôle important dans ce domaine requiert des infrastructures», explique le directeur général du CHUV, Pierre-François Leyvraz.

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Ce choix politique explique plusieurs des chantiers en cours, comme le bâtiment Agora qui abritera le centre de recherche sur le cancer ou les développements prévus au Biopôle d’Epalinges. Il sous-tend aussi des inaugurations récentes comme celle du centre d’oncologie ambulatoire ou du laboratoire de production cellulaire. «Tout compris et en tenant compte des travaux d’entretien, nous arriverons à 1 milliard de francs pour la période 2017-2021», précise Pierre-François Leyvraz. Sur ce montant, les investissements pour les bâtiments en cours de construction se montent à 850 millions, dont 200 millions en partenariat avec des privés ou des fondations.

A Genève, l’un des axes de la politique sanitaire consiste à limiter le recours aux hospitalisations. Arnaud Perrier: «Nous planifions la construction d’un plateau de chirurgie ambulatoire dans un nouveau bâtiment qui sera construit près de Beau-Séjour: l’évolution de la chirurgie orthopédique ou viscérale permet actuellement d’être opéré en un jour, ce qui n’était pas le cas auparavant. Miser davantage sur l’ambulatoire répond ainsi à un choix stratégique.»

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