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Le leader de l'UDC dans la bergerie démocrate-chrétienne

Les coulisses du 10 décembre

Dans son discours, auquel manquait la vision de l'homme d'Etat pour la Suisse, Christoph Blocher a déçu, relevait un observateur. Il s'adapte déjà aux dimensions étriquées du costume de conseiller fédéral. Pas de surprise, dans l'interview accordée samedi au Tages Anzeiger le leader de l'UDC avait annoncé qu'il serait amené à faire des compromis et que donc «il y aura des déceptions». Christoph Blocher tient ses promesses.

C'est le super mardi. Pour les trois candidats officiels au Conseil fédéral, Christoph Blocher, Hans-Rudolf Merz et Christine Beerli, les deux radicaux, le marathon des auditions par les groupes parlementaires lance véritablement la campagne électorale. En fait, si les deux candidats radicaux se présenteront devant les groupes socialiste, UDC et PDC, et peut-être devant les Verts ultérieurement, le parcours de Christoph Blocher se limitera aux groupes radical et démocrate-chrétien. Le PDC fait entrer le loup dans la bergerie.

l Le nouveau conseiller national radical Otto Ineichen, mieux connu sous le nom de sa firme «Otto le soldeur», s'inquiète pour l'avenir de la benjamine du Conseil fédéral, Ruth Metzler. Dans la presse alémanique de lundi, il annonçait avoir mis en branle ses nombreux contacts dans l'économie, la banque, les assurances et la chimie, pour retrouver un emploi à la hauteur de l'expérience de la ministre de la Justice. Otto solde déjà.

Dimanche, la SonntagsZeitung faisait état de rumeurs selon lesquelles UBS aurait proposé un emploi en or à Ruth Metzler. Il est de fait, selon le conseiller national radical Peter Weigelt, que l'économie souhaite que Christoph Blocher prenne la place d'un des deux ministres démocrates-chrétiens. Et plutôt que de sacrifier le chef du Département de l'économie Joseph Deiss, c'est Ruth Metzler, trop prompte selon eux à accepter les accords de Schengen, que les milieux économiques préféreraient voir partir.