Enseignement
AbonnéIl suffirait de quelques petites redéfinitions des arrondissements scolaires pour créer un certain équilibre entre les écoles. C’est le résultat d’une étude sur la diversité sociale et ethnique dans les classes primaires conduite dans cinq villes suisses par le Centre pour la démocratie d’Aarau

Dis-moi dans quelle école tu vas, je te dirai quelles sont tes chances dans la vie. La composition des écoles du premier cycle reflète à l’identique les inégalités sociales et ethniques des quartiers. Une étude du Centre pour la démocratie d’Aarau a examiné l’affectation des enfants dans les écoles du niveau primaire, en prenant pour exemples les villes de Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Winterthour et Zurich. Elle a en même temps analysé quels changements à apporter aux limites des zones de recrutement seraient nécessaires afin d’obtenir une meilleure mixité sociale et ethnique. Pour ce travail, les auteurs de l’étude ont conçu un algorithme d’optimisation. Leur conclusion est la suivante: afin de créer l’égalité des chances, les écoles doivent être plus mixtes.
Un des trois auteurs de l’étude, Oliver Dlabac, décrit les prémices de son travail. «Selon l’étude PISA 2015, dans aucun pays de l’OCDE, la composition des écoles en fonction de l’origine sociale et ethnique n’a un impact aussi fort sur les performances scolaires de chaque élève qu’en Suisse. Or un parcours scolaire réussi et de bonnes perspectives de carrière dépendent – au moins en partie – de l’école fréquentée. Cette situation compromet l’égalité des chances des élèves issus de quartiers comptant une forte proportion de familles migrantes et socialement plus faibles. Notre analyse ne révèle aucun effort de la part des villes pour contrer la ségrégation prononcée», énonce-t-il.