L’électorat alémanique a massivement basculé contre l’UDC
Votation
La carte du vote sur l’autodétermination montre un refus bien plus net qu’attendu

«Un petit peu de vert dans les parties les plus conservatrices du pays, et c’est tout.» Pierre Dessemontet, géographe chez Microgis, résume en quelques mots le piètre score obtenu dimanche par l’initiative de l’UDC sur l’autodétermination. «Peu de gens auraient parié sur cette carte en début de semaine», ajoute-t-il. Les opposants au texte se seraient bien contentés d’un refus à 57%, or on est presque dix points au-dessus.
La surprise vient du refus massif du texte par l’électorat alémanique. Surtout dans les villes: celle de Berne écrase l’initiative par 85,22%, celle de Soleure par 81% de non. Des scores comparables à ceux des grandes villes romandes. Le «Röstigraben habituel» persiste tout de même un peu, note Pierre Dessemontet, avec un rejet dans l’ensemble moins net dans les régions germanophones.
L’adhésion à l’initiative de l’UDC se cantonne à quelques poches, surtout dans les montagnes bernoises et schwytzoises, à la frontière de Schaffhouse avec l’Allemagne, et dans quelques communes du Jura bernois. Celles-ci sont les seules à approuver le texte côté romand, à l’exception d’un étrange outsider. Selon les chiffres officiels du canton de Vaud, la très rurale commune de Rovray, à l’est d’Yverdon, accepte l’initiative à 55,26%. Elle est la seule en Suisse romande hors du canton de Berne. L’influence de son député UDC au Grand Conseil, José Durussel, a peut-être joué un rôle dans ce vote étonnant.
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