Au lendemain d’une lourde défaite, Karin Keller-Sutter est fustigée par la gauche
Conseil fédéral
AbonnéMême si le Conseil national lui a infligé une grosse déconvenue sur le dossier Credit Suisse, la majorité bourgeoise refuse de lui attribuer la responsabilité de l’échec

Elle rêvait de devenir ministre des Finances, et l’on peut se demander aujourd’hui si elle s’en mord les doigts. Après avoir repris cette année le poste clé de grande argentière, dotée du pouvoir de couler ou de valider les dépenses de ses six collègues au Conseil fédéral, Karin Keller-Sutter se débat avec une crise soudaine, le fiasco Credit Suisse. A la mi-mars, la libérale-radicale a dû activer la procédure d’urgence, pousser l’autre grande banque UBS à racheter son éternelle rivale au bord du gouffre, et mettre à disposition 109 milliards de francs de garanties. Un pactole que le Conseil national a rejeté cette semaine, sous l’impulsion des Vert·e·s, des socialistes et de l’UDC. La décision devrait rester sans effet juridique, législation d’urgence oblige. Mais elle prive la ministre et le gouvernement de l’assentiment parlementaire.