«Ordre, tranquillité, moralité, salubrité publique»: la mission des polices locales neuchâteloises est définie par la loi. Mais elles s'occupent aussi du contrôle des habitants, des chiens, du feu, des foires; en fait de toutes ces tâches autrefois dévolues aux gardes champêtres. Depuis, le monde a changé et il est temps d'adapter la formation des policiers locaux aux réalités du terrain.

En présentant le traditionnel rapport annuel de la police cantonale, la conseillère d'Etat Monika Dusong a rappelé que le travail des polices des villages «a parfois l'air un peu virtuel». Elle est d'avis qu'il faut «redéfinir leurs tâches de manière à ce que le canton puisse les contrôler». Et aussi de pouvoir compter sur elles.

Dans certains districts, ces polices se sont unies, au nom de l'efficacité et des économies, mais la loi ne le prévoyait pas. «Nous avons fermé les yeux car il est bon de regrouper les forces», a reconnu la ministre de la Police et de la Justice. Par exemple, Peseux, avec près de 5000 habitants, compte 4 agents de police locale, alors que le village de Saint-Blaise a confié ses tâches de police à un Securitas… Actuellement, seules les communes du district de Boudry, sur le Littoral neuchâtelois, sont correctement dotées avec 15 agents. Avec 4 policiers, le Val-de-Travers est presque dans la norme. Mais il n'y a pratiquement rien dans le district du Val-de-Ruz, ou dans la vallée de La Brévine.

Certes, «Neuchâtel n'est pas le Bronx», a précisé Monika Dusong. Il n'en reste pas moins que la formation des agents des polices locales laisse souvent à désirer. Depuis quatre ans, la cantonale leur apprend le tir au pistolet car il était important que les agents ne se «tirent pas sur le pied en dégainant leur arme», a renchéri Laurent Kruegel, le commandant de la cantonale. Réunis par l'Etat, les conseillers communaux des villages – les corps de police des trois villes ne sont pas concernés pour l'instant – ont décidé de se mettre autour de la table pour discuter. D'ici dix-huit mois, une nouvelle loi sur la police locale, «police de proximité appréciée et indispensable», devrait être présentée au Grand Conseil.