Le gouvernement de gauche a fait de la perception de l'impôt une priorité. En cinq mois, l'administration a récupéré 50 millions. Appuyé par un parlement unanime, Jean Studer entend mener une chasse impitoyable aux débiteurs du fisc.
Ultimatum aux députés contribuables
A commencer par les députés. En juillet, le ministre des Finances exigeait que le Service de perception de l'impôt les presse de régulariser leur situation. «Certains l'ont fait, d'autres, plus nombreux, n'ont rien entrepris», s'indigne Jean Studer. Les mauvais payeurs du parlement, que le ministre a refusé de quantifier et dont il a déclaré ne pas connaître les noms, ont obtenu un ultime délai pour «régler leurs affaires»: dix jours. «Le Conseil d'Etat puisera dans leurs indemnités parlementaires pour compenser les arriérés fiscaux», menace le conseiller d'Etat.
Qui ira plus loin au besoin. A la fin de l'année, il promet de publier le nombre de députés mauvais payeurs et les montants dus par groupes politiques.
Dans le même collimateur - «tous les membres du gouvernement sont parfaitement en règle», précise au passage Jean Studer: les salariés de l'Etat. Ceux qui ne paient pas leurs impôts encourent des sanctions, pouvant aller jusqu'au licenciement. Destinée à récupérer des deniers, l'opération vise un autre but stratégique de Jean Studer: restaurer la confiance de la population envers les autorités.
Ce n'est pas tout. Le Conseil d'Etat augmentera en 2006 l'intérêt moratoire de 4,5 à 10%, «pour dissuader les contribuables qui font de l'Etat leur établissement de crédit». Jean Studer nuance: l'intérêt majoré ne s'appliquera qu'aux contribuables «qui s'en foutent». Ceux qui auront sollicité des facilités et des étalements de paiement en resteront à la pénalité de 4,5%. Ultime précision du ministre des Finances: actuellement, 85% des contribuables neuchâtelois sont en règle.