Neuchâtel
Les citoyens de La Sagne ont refusé ce dimanche à 52,63% l’extension du périmètre de la carrière suite à l’impact négatif qu’elle aurait eu sur la vie des habitants en raison du bruit, des poussières et du trafic

Même si les autorités avaient fait planer le spectre d’une hausse d’impôts, les arguments des référendaires à l’extension du périmètre de la carrière, soit le bruit, la hausse du trafic, la pollution et la nécessité de déboiser 3,6 hectares de forêt, ont davantage séduit. Ainsi, les citoyens de La Sagne ont refusé ce dimanche 12 mars à 52,63% son extension. Le taux de participation s’est élevé à plus de 60%. Il s’agissait du premier référendum dans la commune, qui compte 1058 habitants, depuis plus de 40 ans. Les citoyens ont été 279 à dire «oui» et 310 à dire «non.»
Les autorités communales avaient expliqué que le refus nécessiterait une hausse de 5 points du coefficient fiscal, le faisant passer de 75 à 80. Selon l’exécutif, il faudra compenser la perte de 150 000 francs, qu’aurait payés l’entreprise Colas, la firme qui exploite la carrière. Les opposants avaient expliqué qu’avec l’extension la surface de la carrière du Bois-Vert doublera et passera à 53 500 m2, l’équivalent de la surface du village.
Sur ce sujet: La Sagne et sa carrière contestée, miroir d’un enjeu national
Selon eux, l’exploitation industrielle d’une carrière – minage, concassage, transport de matériaux divers – à proximité d’habitations aurait un impact négatif considérable sur la vie des habitants en raison du bruit, des poussières et du trafic. Cette extension aurait entraîné une «baisse de la qualité de vie, une mauvaise image du village comme décharge du canton et une perte d’attractivité qui aurait engendré un exode coûteux pour la communauté: moins de rentrées fiscales, des infrastructures moins rentabilisées, des logements vacants – sans entretien – et le déclin de la vie au village», avaient-ils déclaré durant la campagne.
Pas d’amiante entreposé
Les référendaires avaient aussi mis avant le fait qu’une quarantaine de poids lourds allaient traverser le village-rue par jour. Les opposants redoutaient aussi l’entreposage de déchets de type B, comme l’amiante. Les autorités s’étaient voulues rassurantes et avaient déclaré qu’il s’agirait de produits de démolition non toxiques, tels que briques, tuiles ou ciment aggloméré.
Dans son rapport, le Conseil communal avait aussi expliqué que l’exploitation de l’endroit remonte au début du XXe siècle. L’activité de l’exploitant consiste à extraire de la roche calcaire, et à remblayer, au fur et à mesure, le volume creusé en y déposant des matériaux d’excavation. L’extraction arrive aujourd’hui à son terme. La poursuite de l’activité nécessitait d’augmenter la surface de la carrière ainsi que le volume extractible.