L’extension en sous-sol de la gare Cornavin? Une solution «qui coûte cher» et qui «arrive un peu tard». Tel est le commentaire teinté d’amertume qu’a livré lundi le patron des CFF, Andreas Meyer, alors qu’il était censé fêter, le jour même, la ratification de la convention de financement de l’agrandissement de l’édifice ferroviaire. «Mais mieux vaut tard que jamais. Et mieux vaut cher que rien», s’est empressé de conclure l’intéressé.

A 17 mètres de profondeur

Projet onéreux? Le coût de l’ensevelissement à 17 mètres de profondeur de deux nouvelles voies et d’un nouveau quai est devisé à 1,6 milliard de francs, assorti d’une marge d’erreur de plus ou moins 30%. Sur ce total, la Confédération y contribuera pour près de 1,1 milliard de francs en puisant dans l’enveloppe globale de 6,4 milliards qu’ont approuvé les électeurs lors de la votation fédérale du 9 février sur le financement et l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire (FAIF). Quant au canton, il devrait apporter 417 millions tandis que la Ville de Genève versera quelque 111 millions, sous réserve de l’approbation de ces crédits par leur parlement respectif l’année prochaine. Tout dépassement de ce montant sera assumé dans les mêmes proportions que l’investissement consenti par les trois partenaires.

Projet tardif? L’objectif d’un RER cadencé au quart d’heure entre Genève et Lausanne en 2025 ne sera pas atteint, les sept années de travaux que nécessite la réalisation d’un tunnel long de 5 kilomètres (et sans interruption de trafic) ne débutant qu’en 2024. Mais c’est là le prix à payer pour éviter la destruction d’une partie du quartier des Grottes au nord de la gare, comme le souhaitaient originellement les CFF. Face à la levée de boucliers de ses habitants et de sympathisants, l’ex-régie fédérale avait renoncé à une extension en surface pour se rallier en juillet 2013 à la variante souterraine.

D’ici à 2030, quelque 150 000 personnes transiteront par la gare Cornavin, contre 50 000 actuellement, estiment les CFF.