Grande-Bretagne
Une Association d'amitié britannico-suisse voit le jour. Elle suivra l'évolution du Brexit et des relations Suisse-UE

Un groupe d'amitié interparlementaire britannico-suisse est né mercredi à Berne, à l'initiative du conseiller national Hans-Peter Portmann (PLR/ZH). Le Zurichois a mené diverses discussions ces dernières semaines à Londres, où il a rencontré des parlementaires. Ces entretiens ont débouché sur la création de la UK-Swiss Friendship Association (USFA).
Outre le député zurichois, ses membres fondateurs sont, du côté suisse, les conseillers aux Etats Karin Keller-Sutter (PLR/SG) et Konrad Graber (PDC/LU) ainsi que le conseiller national Jean-François Rime (UDC/FR). La présidente de la Chambre de commerce britannico-suisse Anne-Marie de Weck, associée-gérante chez Lombard Odier, est associée à la démarche. Du côté britannique, les parlementaires Peter Lilley et Bill Cash, du Parti conservateur, sont de l'aventure.
Nouvelle réunion à fin octobre
Hans-Peter Portmann a cependant l'intention de développer cette association. «Nous allons envoyer une invitation à tous les membres des commissions de politique extérieure des Chambres fédérales et espérons que ceux qui partagent nos valeurs nous rejoindront», dit-il. Vu son programme, on peut s'attendre à ce que l'USFA séduise surtout les élus des partis de droite et du centre. Du côté britannique, les contacts se poursuivent, mais c'est plus difficile puisque les membres du gouvernement sont en même temps membres du parlement, ce qui complique certains contacts.
La prochaine réunion de l'USFA aura lieu à Londres à fin octobre. Un entretien avec le ministre britannique du Commerce Liam Fox est agendée. «Nous espérons avoir une prise d'influence coordonnée sur nos parlements et nos gouvernements», confie le Zurichois.
Cinq points pour lier les deux pays
Ce groupe d'amitié a adopté une résolution en cinq points qui, en priorité, vise à stabiliser les échanges commerciaux et politiques entre les deux pays. Le commerce des biens et des services figure en première ligne. Sans être membres de l'UE, les deux pays doivent s'engager en faveur d'échanges commerciaux «libres et équitables» sur l'ensemble du continent. «L'UE se considère de plus en plus comme un marché unique auquel n'ont accès que les Etats qui en sont membres», s'irrite Hans-Peter Portmann. Anne-Marie de Weck rappelle que 34 000 Suisses vivent dans le Royaume-Uni et que 41 Britanniques sont établis en Suisse. Les échanges commerciaux et les investissements entre les deux pays se chiffrent en dizaine de milliards de francs.
La question de la libre circulation des personnes vient en deuxième place. Et là, c'est plus difficile. Outre-Manche, confie Hans-Peter Portmann, on considère souvent que la circulation des personnes doit être «libre et équilibrée» non seulement entre la Grande-Bretagne et l'UE mais aussi entre la Grande-Bretagne et les pays pris individuellement, en particulier la Pologne. Londres devra donc négocier avec l'UE, et peut-être aussi avec des Etats spécifiques. L'USFA compte observer et accompagner ce processus et voir, le cas échéant, si la Suisse peut en tirer des enseignements.
Conseil fédéral informé
L'USFA n'a pas de position définitivement arrêtée sur cette question. Ses membres ont d'ailleurs eux-mêmes des approches différentes. Jean-François Rime faisait partie du comité d'initiative sur l'immigration alors que Karin Keller-Sutter souligne qu'elle est «pour la libre circulation et la voie bilatérale et contre les contingents pour les ressortissants des pays de l'UE et de l'AELE.» L'USFA s'engage également pour une bonne coopération entre les deux places financières dans le but de créer une «plateforme globale d'échanges de services financiers».
Hans-Peter Portmann ajoute qu'il a eu l'occasion de faire part de sa démarche aux conseillers fédéraux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann en marge d'une manifestation économique à Zurich. «Le ministre des Affaires étrangères juge ces contacts très importants», affirme-t-il. L'entourage de Didier Burkhalter confirme qu'il est aussi favorable aux contacts internationaux entre parlementaires. «Un groupe interparlementaire tel que le nôtre peut ouvrir des portes», acquiesce Karin Keller-Sutter.
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