Son histoire ne fera sans doute pas pleurer dans les chaumières, mais elle est emblématique des problèmes liés aux mesures de contrainte visant les étrangers indésirables. Aziz, appelons-le ainsi, débouté de l’asile et frappé en plus d’une expulsion judiciaire pour avoir cumulé les petits délits sur sol genevois, refuse mordicus de repartir vers sa Tunisie natale et préfère encore croupir en détention administrative. Son enfermement se prolonge, la pandémie a passablement compliqué les renvois et le bras de fer se durcit. Une modification récente de la loi permet désormais de soumettre les récalcitrants à un dépistage sous coercition policière pour pouvoir les faire monter dans l’avion. De quoi faire bondir l’Académie suisse des sciences médicales et la Conférence des médecins pénitentiaires de suisse qui évoquent «une violation des principes éthiques fondamentaux de la médecine». Crispations assurées.