L'histoire d'Aziz et la perspective d'un dépistage forcé du covid
Migration
AbonnéDepuis le 2 octobre, les cantons peuvent imposer un test PCR sous la contrainte aux personnes qui doivent quitter la Suisse. Les médecins s’inquiètent de cette entorse à l’éthique qui vise une population très vulnérable. Le parcours d’un Tunisien, détenu depuis neuf mois, illustre la problématique des renvois en période de pandémie

Son histoire ne fera sans doute pas pleurer dans les chaumières, mais elle est emblématique des problèmes liés aux mesures de contrainte visant les étrangers indésirables. Aziz, appelons-le ainsi, débouté de l’asile et frappé en plus d’une expulsion judiciaire pour avoir cumulé les petits délits sur sol genevois, refuse mordicus de repartir vers sa Tunisie natale et préfère encore croupir en détention administrative. Son enfermement se prolonge, la pandémie a passablement compliqué les renvois et le bras de fer se durcit. Une modification récente de la loi permet désormais de soumettre les récalcitrants à un dépistage sous coercition policière pour pouvoir les faire monter dans l’avion. De quoi faire bondir l’Académie suisse des sciences médicales et la Conférence des médecins pénitentiaires de suisse qui évoquent «une violation des principes éthiques fondamentaux de la médecine». Crispations assurées.