Conseil fédéral
Après quatorze ans au Conseil fédéral, le ministre des Finances a tiré sa révérence en mettant en avant son credo principal: la défense de la liberté qui, selon lui, est parfois menacée. Quant à Simonetta Sommaruga, elle a insisté sur la concordance

C’est un Ueli Maurer ému qui a pris la parole devant l’Assemblée fédérale. Avec un discours engagé et empli d’humour. Pas d’attaques politiques, même pas de piques contre ses meilleurs ennemis. Il a insisté sur un thème qui lui est extrêmement cher et qui est aussi l’un des thèmes phares de son parti: la liberté. «On doit prendre soin de la liberté», a souligné, à plusieurs reprises, l’ancien président de l’UDC. Comme il aime le faire, il a aussi multiplié les références historiques. Il a rappelé que la Confédération fêtait ses 174 ans et allait élire aujourd’hui ses 120e et 121e. Ueli Maurer, élu en 2008, était, lui, le 111e.
Le ministre des Finances a insisté sur la stabilité que la Suisse a connue durant toutes ces années et le fait que les élections du jour illustraient parfaitement cette continuité, alors que d’autres pays ont connu la guerre ou la chute répétée de gouvernements. Références historiques, mais aussi politiques en affirmant que cette liberté, notamment d’opinion ou d’expression était toujours un peu menacée. Ueli Maurer s’est toujours battu pour dire ce qu’il pensait, jouant même avec la collégialité, notamment lors de la crise du covid. Le grand argentier de la Confédération a aussi délivré un message de rigueur budgétaire. Déclarant, sourire aux lèvres: «Je suis fier d’être un peu radin. C’est facile de dépenser l’argent des autres. Avoir un budget équilibré, cela donne la liberté de choisir.»
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«La concordance, c’est ce que le peuple attend de nous»
Après quatorze ans au Conseil fédéral et quarante-quatre ans de politique active, Ueli Maurer s’est retiré sur une standing ovation et ce grand amateur de sport a brandi les bras comme un vainqueur d’une grande course. Lui a été un champion politique qui a fait de l’UDC le premier parti du pays.
Dans un tout autre style, Simonetta Sommaruga a ensuite pris la parole en s’adressant tout d’abord à Ueli Maurer. Elle n’a pas caché qu’elle et l’élu UDC étaient rarement d’accord au sein du collège. «Il est difficile d’être plus différent que lui et moi», a-t-elle souligné avant de faire de cette différence la source de la politique suisse:
«Chercher des solutions avec des personnes qui sont éloignées de vos convictions.» Les compromis ainsi atteints n’en sont que plus solides. Simonetta Sommaruga l’a répété en prenant congé du parlement: «La concordance, c’est ce que le peuple attend de nous. Chacun a la possibilité de s’exprimer, personne n’a de majorité garantie. Si un compromis émerge, il sera soutenu par tous.»
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