Revue de presse DOMINICALE
L’initiative de l’UDC occupe encore et toujours les journaux du dimanche. En phase avec le débat en cours, l’ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey exhorte la classe politique à reconsidérer la possibilité d’adhérer à l’UE
Encore une semaine. Une semaine avant le vote fatidique du 9 février sur l’initiative de l’UDC «Contre l’immigration de masse». La presse du dimanche revient sur le scrutin, certes. Mais sur un mode mineur. Comme si l’épuisement commençait à se faire sentir après une campagne infinie.
Du coup, parfaitement synchronisée, Micheline-Calmy-Rey s’invite dans le débat. La Sonntagszeitung et Le Matin Dimanche publient une longue interview de l’ancienne ministre des Affaires étrangères à l’occasion de la sortie d’un livre de mémoires. La Genevoise revient sur les huit ans passés à la tête de la diplomatie helvétique. Au terme de l’entretien reprenant la partie finale de son ouvrage, elle invite la Suisse et les décideurs du pays à relancer la réflexion sur l’adhésion à l’Union européenne. «Profiter du système sécuritaire et du marché de l’UE, reprendre le droit européen sans participer à la prise de décision ne me paraît pas digne», s’exclame presque la socialiste, aujourd’hui enseignante à l’Université de Genève. L’intervention a immédiatement déclenché la polémique.
Fin de campagne
Plus terre à terre, la NZZ am Sonntag annonce le un feu d’artifice final des adversaires de l’initiative de l’UDC pour éviter la «catastrophe» d’un oui. Quelque peu ébranlés par le dernier sondage favorable au texte, milieux économiques et politiques cherchent à se rassurer. C’est le cas de Philipp Müller. Le président du PLR suisse évoque ce danger dans Le Matin Dimanche. Cependant, il compte beaucoup sur la lettre des responsables des partis gouvernementaux qui sera adressée la semaine prochaine aux citoyens suisses pour les persuader de leur faire confiance. La missive parlera d’immigration et moins d’économie, explique Philipp Müller. En guise de promesse à l’intention de tous ceux qui voudraient se faire peur avec un oui dans les urnes, il avance que l’«on peut être plus strict sans dénoncer les accords».
De son côté, la Schweiz am Sonntag a demandé à l’UDC d’énumérer les conséquences d’un oui à l’initiative. Le regroupement familial serait freiné. Il ne serait possible qu’après une année de séjour et non pas immédiatement, indique Felix Müri, vice-président lucernois du groupe au Chambres fédérales. Il faudra également avoir travaillé une année au moins dans le pays avant de pouvoir bénéficier des prestations du chômage, ajoute l’élu de l’UDC. Dans la foulée, Felix Müri verrait d’un bon oeil une plus grande ouverture à l’égard de la Chine ou de l’Inde. Quant aux contingents, ils pourraient être introduit graduellement et réduire d’année en année l’arrivée de nouveaux migrants.
Le Seco dans la tourmente
La vie continue pourtant en dehors de l’initiative de l’UDC. Révélés par le Tages-Anzeiger et le Bund, les soupçons qui agitent le Secrétariat à l’économie (Seco) depuis une semaine alimentent aussi les plumes du dimanche. L’affaire prendrait de l’ampleur. La société informatique impliquée a reçu des commandes de six cantons et de 70 communes, indique la NZZ am Sonntag. Les cantons de Zurich, de Zoug, des Grisons, ou encore les villes de Berne et Lucerne sont notamment concernés. Le journal cite aussi la ville de Zurich, qui a attribué ces deux dernières années à l’entreprise concernée cinq mandats pour un montant total de 5,6 millions de francs. Le tout sans appel d’offres public. Ce qui pousse la Sonntags Zeitung à s’interroger sur la transparence des flux d’argent au seco.
La NZZ am Sonntag, toujours, et le SonntagsBlick ont enquêté sur les trois suspects: les propriétaires de la société d’informatique par qui le scandale semble arriver, et un fonctionnaire fédéral. Les premiers sont décrits comme «haut en couleurs». L’un serait un amateur de Ferrari et de courses automobile. L’autre courrait les soirées de poker. Le salarié mènerait une vie plus réservée en banlieue.
Charles Kleiber sous pression
En Valais, la démission du chirurgien Vincent Bettschart n’apaise pas les esprits. Le Matin Dimanche fait état de pressions de plus en plus fortes sur Charles Kleiber, président du conseil d’administration de l’hôpital du Valais. L’expertise finale du professeur belge Jean-Jacques Houben serait encore plus sévère à l’égard du médecin que les critiques divulgués en novembre sur son activité alors qu’une enquête interne avait blanchi Vincent Bettschart. Du coup, se demande le titre romand, Charles Kleiber aurait-il trop longtemps protégé ce dernier?
Mammographie dans le collimateur
Le Swiss Medical Board critique le dépistage par mammographie du cancer du sein pour les femmes de plus de 50 ans. Dans un rapport, à la une de la NZZ am Sonntag, l’organe indépendant qui analyse le rapport coûts-efficacité des prestations médicales, considère même que le dépistage pourrait avoir des effets néfastes. La réaction de la Ligue contre le cancer ne s’est pas fait attendre. L’association déplore les conclusions du Medical Board et estime que «les bénéfices des programmes de dépistage l’emportent sur les désavantages en faisant diminuer la mortalité et en contribuant à l’égalité des chances pour les femmes».