Liliane Maury Pasquier: «Je suis la seule francophone»
Santé
Elue au National en 1995, Liliane Maury Pasquier (PS/GE) accède à la présidence de la commission des Etats
Le Temps: Vous siégez au parlement depuis 1995, mais c’est votre première présidence de commission…
Liliane Maury Pasquier: Oui, mais j’ai présidé le National et deux délégations parlementaires auprès du Conseil de l’Europe. C’est un rôle que j’apprécie. Je souhaite me mettre au service des travaux de la commission, pas occuper le devant de la scène. Mais cela peut arriver, comme on l’a vu avec Christine Egerszegi dans le dossier des primes maladie payées en trop. Aux Etats, le rôle de présidente est particulier. Je serai aussi rapporteuse de commission. Vu que je suis souvent minoritaire, cela pourrait causer des tensions.
– Le Conseil des Etats se saisira lundi prochain de l’initiative sur la caisse publique. Christine Egerszegi sera encore rapporteuse de la commission à cette occasion. Vous le regrettez?
– Non, c’est peut-être mieux comme ça. Et puis, devant le parlement, il n’y a pas tant d’enjeux, le projet sera refusé. Pendant la campagne de votation, ce sera autre chose. Les opposants sous-estiment l’insatisfaction de la population sur le fonctionnement de l’assurance de base. Et pour cause: avec la loi actuelle, la surveillance est meilleure pour les complémentaires! Alain Berset l’a compris, d’où son contre-projet à l’initiative. Didier Burkhalter avait déjà pris la mesure du problème. C’est lui qui a initié le projet de loi sur la surveillance de l’assurance maladie aujourd’hui entre les mains du parlement.
– Quels accents allez-vous mettre à votre présidence?
– Ils seront très modestes. On dispose d’une marge de manœuvre restreinte. Pour fixer l’agenda, il y a beaucoup de contraintes. On vient de recevoir vingt motions acceptées par le Conseil national l’automne dernier. Il nous faudra une séance complète pour les traiter. On dépend aussi du retard pris par la commission sœur, comme c’est le cas pour la loi sur les produits thérapeutiques.
– Vous siégez depuis 1995 au sein de la CSSS, d’abord au National puis aux Etats. L’ambiance de travail a-t-elle changé?
– Oui. La volonté de trouver des compromis a été mise à mal par la montée de l’UDC. Les oppositions sont beaucoup plus frontales.
– Comment jugez-vous l’action d’Alain Berset?
– Il s’implique beaucoup dans ses dossiers. Il est présent en commission, il cherche à emporter le morceau. Au début, tous les ministres font la même chose. Certains se démotivent, d’autres continuent. Il faut lui laisser un peu de temps.