L'initiative populaire «Pour la protection face à la violence des armes» est soutenue par le Parti socialiste et les Verts, ainsi qu'une cinquantaine d'organisations dont, par exemple, Pro Familia Vaud mais aussi la Fédération des médecins suisses (FMH). Parmi les parrainages, on note celui de l'ancienne conseillère nationale démocrate-chrétienne Rosmarie Zapfl, présidente de l'organisation féministe d'alliance F, ou de la Vaudoise Isabelle Chevalley, la fondatrice d'Ecologie libérale.
Plus étonnant, les initiants peuvent également compter sur le soutien du Syndicat de la police de sûreté valaisanne de même que sur celui de l'Association du personnel de la police judiciaire fédérale. «Les policiers savent quel potentiel de danger représentent plus de 2,3 millions d'armes à feu aux mains des privés», a expliqué Jean-Pierre Monti, représentant l'Association du personnel de la police judiciaire fédérale.
Plus d'armes à la maison
«En dehors des périodes de service, l'arme à feu des militaires est conservée dans des locaux sécurisés de l'armée. Aucune arme à feu n'est remise aux militaires qui quittent l'armée. La loi règle les exceptions. [...].» L'initiative veut tenter d'introduire ce à quoi les Chambres n'ont pu se résoudre jusqu'ici, en dépit de plusieurs propositions de la gauche. Ces dernières années, divers drames sanglants, et celui qui a frappé la famille de la skieuse valaisanne Corinne Rey-Bellet plus que tout autre, ont remis la question à l'ordre du jour. Une pétition du magazine féminin alémanique Annabelle, réclamant la fin des armes militaires à domicile, a été remise au parlement en 2006 munie de plus de 17000 signatures. Mais si la loi sur les armes a effectivement été durcie sur un certain nombre de points, les Chambres, au nom de la tradition, n'ont pas voulu aller jusqu'à retirer l'arme militaire des foyers.
En juin, le Conseil des Etats a néanmoins accepté une motion de sa commission demandant que les soldats ne ramènent plus chez eux de la munition avec leur fusil ou leur pistolet. Ce n'est que depuis la Seconde Guerre mondiale que la remise des cartouches à la fin d'une période de service s'est imposée, avait rappelé le chef du Département de la défense, Samuel Schmid.
Un registre central
L'initiative revient avec l'idée d'un registre central des armes, nettement rejetée lors de la révision que les Chambres viennent d'examiner. Les initiants demandent aussi une réglementation plus sévère pour la détention, l'acquisition et le port d'armes. Seul celui qui peut justifier d'un besoin et dispose des capacités nécessaires pourrait obtenir une autorisation, notamment pour le tir sportif, la chasse ou la collection d'armes.