Peter Good, dont on dit qu'il était le candidat favori de Christoph Blocher, annonce déjà plein de sagesse qu'il ne tient en aucun cas à être mesuré à son illustre prédécesseur. Peu connu en dehors du canton, son discours est sans surprise: il s'engage pour un durcissement de la politique d'asile, pour une baisse des taxes et impôts et prône un Etat aussi mince que possible. Il gère sa commune depuis six ans selon les recettes de son parti. Les classes d'école peuvent facilement compter jusqu'à 30 élèves. Siégeant depuis 1999 au Grand Conseil, il ne s'y est pas fait particulièrement remarquer. Propriétaire d'une entreprise familiale spécialisée dans l'isolation, Peter Good habite une ferme qu'il a retapée et dont il a confié l'exploitation à son fils.
L'UDC du canton de Zurich prend congé de Christoph Blocher
Inconnu hors du canton, Peter Good, succède au charismatique tribun, élu au Conseil fédéral.
Pour l'UDC du canton de Zurich, c'est une époque qui s'achève. Après vingt-sept ans, les délégués ont pris congé mardi soir de Christoph Blocher, leur président élu au Conseil fédéral. Ils ont désigné pour lui succéder Peter Good, 50 ans, président de la commune de Bauma dans l'Oberland zurichois et député au Grand Conseil.
Il était le seul candidat proposé par une commission de nomination pour reprendre le lourd héritage de ce «père» du parti omniprésent, même s'il n'a jamais occupé de mandat dans le canton de Zurich. Elu le 10 mai 1977, Christoph Blocher reprenait une UDC au plus bas de sa forme. Lors des élections au Conseil national en 1975, la formation avait obtenu 11% des voix. On mesure aux 33,4% récoltés en automne dernier le chemin parcouru sous l'impulsion du charismatique tribun. Comme le rappelle la NZZ dans une analyse parue mardi, Christoph Blocher n'a quasiment jamais manqué une assemblée de parti. Il tenait à ce contact avec sa base, commençant en général l'assemblée par une «analyse de la situation» qui pouvait durer facilement une heure. Le grand rendez-vous annuel de l'Albisgüetli, rassemblement de tous les adeptes du canton et d'au delà, était également un des moments privilégiés par Christoph Blocher pour lancer ses discours à la nation.