L’initiative sur l’immigration de masse ne saurait être appliquée sans plafonds ni contingents annuels d’étrangers, juge l’UDC. Toujours très fâché que le National n’en ait pas prévu, le parti a présenté jeudi ses propositions pour corriger le tir au Conseil des Etats en décembre.

Le concept qui sera défendu à la Chambre des cantons par Peter Föhn reprend l’essentiel des propositions rejetées en septembre par la Chambre du peuple. Au programme, contingents et plafonds annuels pour tous les étrangers et pas seulement à partir d’un seuil d’immigration.

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Les autorisations de séjour de moins de neuf mois ne devraient toutefois pas être limitées. Leurs titulaires ne pourraient simplement pas prétendre au regroupement familial. Pour Peter Föhn, le retour au statut de saisonnier serait positif pour les concernés comme pour l’économie.

Un tiers de frontaliers

Des propositions de l’indépendant schaffhousois Thomas Minder complètent le concept de l’UDC. Il propose notamment que la proportion de frontaliers ne puisse dépasser un tiers de l’effectif d’une entreprise. L’UDC avait tenté en vain au National de poser une limite à la moitié de l’effectif.

Les étrangers ne devraient également être admis à pratiquer une activité professionnelle que s’il est prouvé que des travailleurs adéquats ne sont pas disponibles en Suisse. Les indépendants devraient produire une attestation de mandat.

Pour l’UDC, la «préférence indigène light» retenue par le National équivaut à du vent et méprise la volonté populaire. En cas de forte immigration, le Conseil fédéral pourrait juste obliger les employeurs à annoncer les postes vacants aux offices régionaux de placement. D’autres mesures pourraient être prises, mais pas sans l’accord de Bruxelles si elles enfreignent l’accord sur la libre circulation.

Malgré l’échec subi en septembre, l’UDC reste optimiste. La volonté du peuple finira par triompher, estime le parti. Si le parlement devait rester sur la voie tracée, il faudra résilier l’accord sur la libre circulation des personnes, a estimé le tribun zurichois Christoph Blocher. Si le Conseil fédéral ne le fait pas lui-même, le parti lancera une initiative, a-t-il annoncé.