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L’UDC part à la conquête de Lausanne

Le parti veut imposer ses thèmes aux adversaires

L’UDC fond sur Lausanne. Et elle utilisera tous les moyens pour se renforcer lors des élections communales de ce printemps. Claude-Alain Voiblet, Philipp Stauber, en lice pour la municipalité, et Philippe Ducommun, président de la section lausannoise, ont dévoilé mardi la campagne du parti. Elle sera réactive, musclée, professionnelle. Elle cherchera surtout à imposer les thèmes de prédilection du parti à ses adversaires. En gros, il sera question de sécurité, d’assainissement des finances, de politique migratoire plus ferme, de moins d’Etat. But avoué – avec le slogan «Les citoyens votent UDC» à opposer aux «moutons»: ­passer de 8 à 14 élus (sur 100) au parlement. Les candidatures à la municipalité assureront l’impact médiatique de la campagne.

L’UDC combattra en solitaire la gauche unie, solidement aux commandes en ville. Rejetée par les centristes – PLR, PDC et Verts libéraux s’allient sans l’UDC –, la formation jure qu’elle s’appliquera à redonner des couleurs à la droite, sans préjugés partisans. Encore qu’elle déplore les incohérences libérales-radicales. Le PLR est tiraillé entre pro et anti-UDC.

L’UDC revendique a contrario une ligne claire. Le parti va être très présent, mais il va également jouer de son absence pour augmenter paradoxalement sa visibilité. Les deux candidats à l’exécutif et les 37 en course pour le parlement – dont le parti, même s’il a eu quelque peine à les réunir, vante la diversité en âges, sexe et origines – occuperont méthodiquement le terrain. La troisième livraison du bulletin Le Journal, tiré à 90 000 exemplaires, servira de support aux militants.

A l’écart de «Télé-Brélaz»

En même temps, la formation ne participera pas aux programmes municipaux incitant les électeurs étrangers à voter. Car ces manifestations sont destinées, selon l’UDC, à gagner les voix de citoyens non suisses. Un recours contre cette pratique a été déposé auprès du préfet. L’UDC s’exclut aussi des émissions électorales prévues sur la chaîne de service de la capitale vaudoise, désormais baptisée «Télé-Brélaz». Il n’est pas question, a répété Claude-Alain Voiblet, que l’argent du contribuable «paye» la campagne de la gauche.

Sur le thème de la mendicité, agité par l’UDC avant tout le monde mais secondaire pour les élections, les «démocrates du centre» soutiennent discrètement l’initiative populaire promise par les libéraux-radicaux. Ils leur laissent l’entière responsabilité des opérations. Si l’initiative aboutit, ils pourront en revendiquer la paternité. Si elle échoue, le PLR devra en assumer seul les conséquences, laisse entendre Claude-Alain Voiblet.

La campagne démarre ainsi en grande pompe aujourd’hui. Christoph Blocher tiendra une conférence à la gare CFF de Lausanne sur la politique urbaine de l’UDC. Histoire de revenir dans la capitale après l’exil de décembre dans les prairies de Coinsins, sur La Côte. Sans oublier non plus deux autres visites chahutées par le passé. Philipp Stauber en a profité pour rappeler les «entraves» récurrentes à la liberté de réunion de la formation nationaliste. Mais cette fois, a-t-il avancé, tout devrait se passer «normalement». Des contestations, autorisées ou pas, ne semblent pas en vue.

Le Zurichois dira à quel point la progression future du parti au niveau national – à 30% voire davantage – dépendra de son implantation dans les villes. Pour ce faire, la section lausannoise a imaginé un forum des sections UDC des centres urbains lémaniques. L’initiative sera scellée à l’issue de la rencontre avec l’ancien conseiller fédéral.