L’UDC revendique a contrario une ligne claire. Le parti va être très présent, mais il va également jouer de son absence pour augmenter paradoxalement sa visibilité. Les deux candidats à l’exécutif et les 37 en course pour le parlement – dont le parti, même s’il a eu quelque peine à les réunir, vante la diversité en âges, sexe et origines – occuperont méthodiquement le terrain. La troisième livraison du bulletin Le Journal, tiré à 90 000 exemplaires, servira de support aux militants.
A l’écart de «Télé-Brélaz»
En même temps, la formation ne participera pas aux programmes municipaux incitant les électeurs étrangers à voter. Car ces manifestations sont destinées, selon l’UDC, à gagner les voix de citoyens non suisses. Un recours contre cette pratique a été déposé auprès du préfet. L’UDC s’exclut aussi des émissions électorales prévues sur la chaîne de service de la capitale vaudoise, désormais baptisée «Télé-Brélaz». Il n’est pas question, a répété Claude-Alain Voiblet, que l’argent du contribuable «paye» la campagne de la gauche.
Sur le thème de la mendicité, agité par l’UDC avant tout le monde mais secondaire pour les élections, les «démocrates du centre» soutiennent discrètement l’initiative populaire promise par les libéraux-radicaux. Ils leur laissent l’entière responsabilité des opérations. Si l’initiative aboutit, ils pourront en revendiquer la paternité. Si elle échoue, le PLR devra en assumer seul les conséquences, laisse entendre Claude-Alain Voiblet.
La campagne démarre ainsi en grande pompe aujourd’hui. Christoph Blocher tiendra une conférence à la gare CFF de Lausanne sur la politique urbaine de l’UDC. Histoire de revenir dans la capitale après l’exil de décembre dans les prairies de Coinsins, sur La Côte. Sans oublier non plus deux autres visites chahutées par le passé. Philipp Stauber en a profité pour rappeler les «entraves» récurrentes à la liberté de réunion de la formation nationaliste. Mais cette fois, a-t-il avancé, tout devrait se passer «normalement». Des contestations, autorisées ou pas, ne semblent pas en vue.
Le Zurichois dira à quel point la progression future du parti au niveau national – à 30% voire davantage – dépendra de son implantation dans les villes. Pour ce faire, la section lausannoise a imaginé un forum des sections UDC des centres urbains lémaniques. L’initiative sera scellée à l’issue de la rencontre avec l’ancien conseiller fédéral.