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L’Université de Lausanne étendra sa «Banane»

Le bâtiment de la Bibliothèque universitaire, emblème de l’institution, doublera ses espaces de travail pour les étudiants, et les rayonnages

L’Unithèque, ou «Banane», en septembre 2012. — © Laurent Gillieron/Keystone
L’Unithèque, ou «Banane», en septembre 2012. — © Laurent Gillieron/Keystone

L’Université de Lausanne étendra sa «Banane»

Vaud Le bâtiment de la bibliothèque universitaire doublera ses espaces de travail

L’enjeu vaut bien une petite pique à l’égard de l’EPFL voisine. Lorsqu’il a été inauguré en 1983, le complexe de la Bibliothèque cantonale et universitaire (BCU) sur le campus lausannois représentait «un Learning Center avant l’heure».

Peu courante à l’époque, cette association sous le même toit de la bibliothèque centrale, de restaurants et d’espaces de travail «avait été saluée internationalement», ajoute Jeannette Frey, la directrice de la BCU. Bien avant l’ondulant symbole de l’EPFL. Au fil des ans, la surnommée «Banane», ou «Unithèque» dans la nomenclature du rectorat, est devenue trop petite. La conseillère d’Etat à la Formation Anne-Catherine Lyon a annoncé lundi une demande de crédit d’études de 7,2 millions de francs. La future extension, dont l’ouverture est espérée pour 2019, devrait coûter 73 millions. La surface totale passera de 25 000 à 38 000 m2. Les étudiants gagneront de nombreuses places de travail, de 863 aujourd’hui à 2000.

Au moment de l’ouverture de la «Banane», l’Université comptait 6000 étudiants. Ils sont près de 14 000 aujourd’hui. Signe, selon la ministre socialiste, «de la force démographique du canton, ainsi que de l’attractivité de l’Université». Dominique Arlettaz, le recteur, souligne que la hausse s’est accélérée ces dernières années, en même temps que le besoin d’espaces conviviaux: «A l’époque du tout numérique, on se rend compte que les étudiants ont de plus en plus besoin de lieux de rencontre et de travail.»

Jeannette Frey renchérit: ses chiffres de fréquentation indiquent «un regain d’intérêt pour la bibliothèque en tant que lieu». Que ce soit pour plancher en vue des examens en solitaire, ou à l’occasion de travaux de groupes, la demande enfle. Outre le grand nombre de places supplémentaires, la capacité des restaurants sera accrue, à 2400 repas par jour, 400 de plus.

L’extension se trouvera derrière le volume actuel, une bonne part en sous-sol, dans une colline. Il n’est pas encore établi si elle dépassera la «Banane» en hauteur, ou non; cela dépendra des projets présentés lors du concours. Dominique Arlettaz évoque aussi une galerie commerciale comprenant épicerie et librairie-papeterie.

Centraliser les collections

Même si la BCU augmente ses acquisitions numériques – et l’institution a été la première en Suisse à s’acoquiner avec Google pour la numérisation de certains volumes –, son besoin en nouveaux espaces est grand, plaide Jeannette Frey. Parce que le livre électronique ne remplace pas l’imprimé. Mais aussi, parce que la BCU veut centraliser ses opérations et son stockage sur le campus. Elle transfère certaines collections, par exemple du site du Bugnon, vers Dorigny, tout en voulant accroître l’accessibilité des formats numériques. Cette logique de concentration des ouvrages imprimés s’observe auprès de bon nombre de bibliothèques universitaires dans le monde, argue Jeannette Frey. Elle permet d’améliorer et de rationaliser la logistique. L’extension doublera les mètres de rayonnages et le nombre de volumes, à 3 millions.

Le chantier s’ajoutera à ceux qui rythment l’expansion du campus ces dernières années. Premier bâtiment du site en 1970, l’Amphipôle, ex-Collège propédeutique, a fait l’objet d’un agrandissement de ses salles. Avec l’ouverture fin 2012 de Géopolis, le grand rectangle doré en bordure de l’autoroute, de nouvelles répartitions de locaux sont possibles avec l’Anthropole (ex-BFSH2), aussi en travaux ces temps. Et à la limite entre l’Université et l’EPFL, la RTS projette son futur centre radio et multimédia.