Comment lutter contre l’abstentionnisme? Les sept remèdes de nos lecteurs
votes
Alors que le taux de participation aux scrutins fédéraux stagne depuis des décennies autour de 45%, quelles idées explorer pour accroître l'engagement politique des citoyens? Les résultats d'une petite consultation de nos lecteurs

Tout au long de cette année des 20 ans, Le Temps a traité plusieurs causes. La septième et dernière concerne le laboratoire politique helvétique. Depuis quelques années, le pays peine à mener à bien de grandes réformes se multiplient, tandis que la classe politique est prise de vitesse par la société civile et les réseaux sociaux.
Toutefois, le système suisse garde des atouts. Génie du fédéralisme, les nouvelles idées peuvent être testées au niveau communal ou cantonal avant d’être étendues au reste du pays. Nous explorons ces pistes durant cinq semaines.
Retrouvez tous les articles de cette série.
Depuis des décennies, le taux de participation aux scrutins fédéraux stagne autour de 45%. Comment l'augmenter? Quelles pistes peut-on explorer pour remédier à cette situation? Pour améliorer la participation? C’est l’une des cinq questions posées à nos lecteurs sur notre site internet dans le cadre d’une chasse aux idées sur la politique suisse. Cette seule question a suscité pas moins de 141 réponses, dont nous pouvons retenir quelques éléments forts.
Lire notre enquête: Les abstentionnistes, le plus grand parti de Suisse
■ Obligation ou incitation
Plusieurs suggèrent de rendre le vote obligatoire, comme à Schaffhouse. D’autres, moins nombreux, voient le danger d’une contrainte qui risque de biaiser le résultat par un vote non réfléchi. L’idée d’incitatifs rassemble davantage: un rabais d’impôt proportionnel au nombre de votes exercés, voire des bons d’achat offerts aux citoyens actifs.
■ Voter par smartphone
Nombre de lecteurs réclament le vote électronique, en particulier pour stimuler la participation des jeunes. Une application sur smartphone et le tour est joué, pour certains, qui préconisent aussi le vote à 16 ans. Chaque citoyen devrait avoir une identité numérique lui permettant d’exercer ses droits. Quand on pense qu’on doit encore payer le timbre pour affranchir son enveloppe…
■ Prendre en compte le vote blanc
La prise en compte du vote blanc revient souvent comme un souhait. Cela donnerait une voix à ceux qui trouvent que les choix proposés sont des non-choix.
■ Majorité qualifiée
On vote trop souvent, sur des thèmes trop sectoriels ou techniques, notent plusieurs personnes. Les objets les plus importants mériteraient une majorité qualifiée (60% de oui pour passer, par exemple). Face à la multiplication des initiatives, il serait logique d’augmenter le nombre de signatures nécessaires, disent beaucoup.
■ Davantage d'éducation civique
L’insuffisance de l’éducation civique dans la scolarisation obligatoire est souvent épinglée. Des écoles qui devraient du reste donner davantage voix au chapitre à leurs élèves, pour les préparer à l’exercice de leur citoyenneté.
■ Le tirage au sort
La nécessité d’un système politique mieux représentatif de la population est souvent soulignée. Certains lecteurs suggèrent des aménagements de notre démocratie, en donnant notamment le droit de vote aux étrangers assimilés. D’autres avancent une solution plus radicale: désigner les députés par tirage au sort, de manière à ce qu’ils représentent plus exactement la diversité socioculturelle des habitants.
■ Une meilleure transparence
Des améliorations dans la transparence du financement de la vie politique sont aussi de nature à améliorer la participation, soulignent plusieurs: «Le fait que nos élus soient la proie des lobbys coupe l’envie de voter.»
Lire également: «L’élection n’est pas un acte démocratique»