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AbonnéL’initiative sur la production d’armes a connu le sort de bien des textes bénéficiant d’abord d’un certain capital de sympathie. Mais elle va sans conteste provoquer une plus grande moralisation des investissements suisses

L’initiative populaire «Pour une interdiction du financement des producteurs de matériel de guerre» aura connu le même sort que l’écrasante majorité de celles qui l’ont précédée. En début de campagne, elle bénéficiait d’un bon capital de sympathie, car elle s’appuyait sur un élément éthique: elle voulait interdire aux investisseurs suisses de participer financièrement à des entreprises dont plus de 5% du chiffre d’affaires provient de la fabrication de produits considérés comme du matériel de guerre.
Puis, au fil de la campagne, le soutien s’est érodé. En fin de compte, l’initiative lancée par le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) et les Jeunes Verts a échoué assez largement. Rejetée par 57,5% des votants, elle a été refusée par la quasi-totalité des cantons, le oui n’étant majoritaire qu’à Genève (53,1%), Neuchâtel (52,6%), dans le Jura (55%) et à Bâle-Ville (57,9%).