La périurbanisation touche-t-elle à sa fin en Suisse, comme certaines tendances dans de nombreux pays développés, où les centres-villes sont prisés, l’indiqueraient? C’est la question que Mathias Lerch, professeur assistant en démographie urbaine à l’EPFL, s’est posée dans une étude publiée cette semaine. Pour y répondre, il a choisi d’observer non pas l’avancée du bâti mais les flux de population des centres vers la périphérie ou vice-versa. Pour la période étudiée, de 1960 à 2018, le chercheur n’a tenu compte que des migrations internes à la Suisse et considéré quatre différentes zones d’agglomération en fonction de la densité de population: la zone centrale, suburbaine, périurbaine et les communes rurales qui bordent les limites des agglomérations. Résultat: bien que la migration interne ait baissé surtout chez les jeunes en âge de formation et les familles, elle augmente au sein de la population active, passant de 10% en 1966-1970 à 15% en 2014-2018. Après un étalement urbain massif dans les années 1960 à 1995, puis une tendance au retour en ville jusque dans les années 2000, le mouvement vers la périphérie urbaine s’intensifie à nouveau.