S’ajoutent à cela les réformes fiscales destinées à soulager le porte-monnaie des contribuables et des consommateurs. La réforme de l’imposition des familles, l’accélération de la compensation de la progression à froid, la simplification de la TVA vont priver les caisses publiques de plus de 1,3 milliard de francs par an. Au final, la facture est lourde. Elle débouche sur d’inévitables déficits ces prochaines années, qui succèdent à une série d’excédents réjouissants qui ont permis de réduire quelque peu la dette.
L’avenir s’annonce ainsi sombre. C’était évidemment prévu. La question est de savoir jusqu’à quel point les déficits à venir sont acceptables et respectent la règle du frein à l’endettement. Pour 2010, le cadre est respecté. Les dépenses restent inférieures au plafond fixé par cette règle d’équilibre financier. Mais ça se gâte après et des mesures d’assainissement financier devront succéder aux mesures d’aide économique.
Comment rééquilibrer le budget? Hans-Rudolf Merz reste visiblement prudent sur ce point. Il compte encore sur la réforme des tâches de l’Etat, toujours annoncée mais jamais vraiment mise en œuvre. Ce projet prévoit que la Confédération se retire du financement de certaines tâches ou en tout cas réduise ses contributions. Mais comme cela entraîne généralement un transfert de charges sur les cantons, ce projet n’a pas encore apporté les résultats attendus.
Le Département fédéral des finances annonce cependant un programme d’économies pour l’automne. Il lui a donné un nom qui ne fait pas trop peur: ce sera un plan d’ajustement général. Les contours seront précisés cet automne. Mais le message est clair: la Confédération va devoir réduire ses prestations. L’avertissement est prioritairement lancé au parlement afin qu’il modère son appétit. Plusieurs décisions récentes entraînent en effet des dépenses imprévues: le modèle de retraite flexible adopté par le Conseil des Etats risque de coûter 400 millions de plus, une motion visant à financer des installations solaires thermiques exige des fonds fédéraux supplémentaires et une autre motion demande que l’on sollicite le budget général pour combler les trous du fonds de financement des grands projets ferroviaires. Voilà qui annonce une période particulièrement chahutée au parlement, notamment dans la perspective des élections fédérales de 2011, qui seront forcément marquées par une situation financière difficile.