Les miliciens politiques doivent être formés
Démocratie
Une nouvelle étude de l’Association des communes suisses propose des pistes pour encourager davantage de citoyens à s’engager dans la vie politique

La promotion du travail de milice est une fusée à plusieurs étages. L’Association des communes suisses (ACS), qui a fait de ce thème le sujet phare de l’année électorale 2019, active le deuxième niveau de la démarche. La première étape s’appuyait sur un catalogue de 84 mesures proposées par une équipe de chercheurs de la Haute Ecole de Coire (HTW). L’ACS en a retenu douze, qui seront discutées le 23 mai lors d’un séminaire à Bellinzone. Elle juge primordial d’encourager la formation, aussi bien à l’école qu’à l’intention des personnes qui acceptent un mandat dans un exécutif. Des incitations pour les employeurs occupant des miliciens (par le biais des assurances sociales) sont suggérées, ainsi que l’intégration de ce dévouement dans le système d’allocations pour perte de gain.
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Des certificats de travail et de capacité devraient accompagner l’engagement en faveur d’une commune. L’augmentation des indemnités financières est proposée. Les tâches de l’exécutif devraient se limiter aux enjeux politiques et stratégiques. Les postes vacants au sein d’un exécutif communal devraient être mis au concours, l’obligation d’être domicilié dans la commune abolie. Quant aux étrangers établis, ils devraient bénéficier du droit de vote communal, comme c’est déjà le cas dans plusieurs cantons romands.
Quel soutien des employeurs?
En parallèle, l’ACS publie une brochure destinée aux jeunes (et aux moins jeunes) intitulée «Ma commune, mon chez-moi». Ce vade-mecum tiré à 100 000 exemplaires, à l’effigie d’une sympathique chouette nommée Comunix, explique le fonctionnement d’une communauté.
Sort également de presse une étude rédigée par trois chercheurs de l’Université de Berne sous le titre «Le travail de milice en Suisse». Elle repose sur un sondage effectué auprès de 1800 citoyens actifs dans 75 communes comptant entre 2000 et 30 000 habitants. Cette enquête livre des informations sur la conciliation, jugée difficile par une majorité de miliciens, entre la vie professionnelle, la vie familiale et le travail consacré à la collectivité. Ces fonctions sont surtout exercées par des personnes qui ont la possibilité d’aménager leur temps de travail.
Charges chronophages, conflits dans l’entourage personnel, complexité du fonctionnement d’un collège sont les principales difficultés évoquées. Soixante et un pour cent des personnes interrogées jugent leur rémunération correcte, mais 37% la trouvent trop chiche. Quarante-six pour cent disent n’obtenir aucun soutien de la part de leur employeur, 29% disposent de liberté pour organiser leur temps de travail et 15% disent conserver leur rémunération lorsqu’ils se consacrent à leur travail politique.