Des petits bus sans pilote, roulant en ville en silence grâce à des moteurs électriques: ce n'est pas une vision futuriste des transports publics, mais une technologie qui va bientôt circuler réellement à Sion.

Deux navettes autonomes vont être testées dès décembre 2015, d'abord sur circuit fermé, puis dans le chef-lieu valaisan, a annoncé Car Postal mercredi dans un communiqué.

Des véhicules 100% électriques

«Ces véhicules du constructeur français Navya sillonneront les rues [...] en mode 100% électrique, explique l'entreprise filiale de La Poste. En cas d’autorisation de mise en circulation par les autorités compétentes, les deux navettes transporteront jusqu’à neuf personnes à une vitesse maximale de 20 km/h en ville de Sion.»

Vincent Pellissier, chef du service des routes, transports et cours d'eau de l'Etat du Valais, est l'un des pilotes du projet. Il précise que Sion a été choisie parce que le Mobility Lab de l'EPFL y est installé, que son président est ouvert aux nouvelles technologies, et que la ville offre un terrain d'expérimentation parfait – avec des pentes et de la neige en hiver, autant d'épreuves pour les bus électriques.

«Ce qui est nouveau par-rapport aux tests déjà réalisés à l'EPFL, c'est que là on sera en situation réelle, avec des passants, ajoute-t-il. On vit aujourd'hui un basculement vers les systèmes de mobilité de demain. Concernant les véhicules autonomes, la maturité technologique est là, mais la question, c'est la maturité de la société. Ce test procède pour ainsi dire de l'éducation des masses.»

Une start-up suisse

Les deux véhicules seront surveillés et contrôlés à l’aide d’un logiciel développé par BestMile, une start-up suisse. Ils disposeront d'un bouton d'urgence pour les arrêter, et du personnel qualifié restera à bord durant tout le temps de l'expérimentation. Mais en principe, les véhicules seront totalement autonomes.

Reste une incertitude de taille: Car Postal n'a pas encore d'autorisation de faire rouler ses véhicules autonomes en ville. L'entreprise est en contact «avec les autorités compétentes», l'Office fédéral des routes notamment. Mais elle n'est pas encore en mesure de dire quand ses minibus électriques rouleront vraiment dans les rues de Sion.